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Festival Lumière 2023 : retour sur la Master class Jonathan Glazer

16 octobre 2023
Festival Lumière 2023 : retour sur la Master Class de Jonathan Glazer
© Lea Renner, Fournie par le Festival Lumière

C’est dans une des nombreuses salles du Pathé Bellecour, ce dimanche 15 octobre, que le cinéaste anglais Jonathan Glazer s’est prêté au jeu de l’interview. Devant une salle quasiment pleine, le réalisateur de "Under the skin" s’est penché sur l’ensemble de sa carrière, de "Sexy Beast" jusqu’à "La Zone d'intérêt", son dernier film actuellement projeté en avant-première au Festival Lumière et vainqueur du Grand Prix et du Prix de la critique internationale au dernier Festival de Cannes.

C’est un homme discret que nous avons recontré, que l’attention semble gêner, un visage sans âge qui en a pourtant 58, et qui, comme il le dit lui-même ne se considère pas uniquement comme un réalisateur, mais plutôt comme un artiste à la recherche du meilleur outil possible pour exprimer ses ressentis sur le monde.

De l’importance du son dans ses films

Sur l’utilisation du son dans ses long métrages, le cinéaste, familier de la réalisation de clips musicaux, répond ainsi : « Dans "The Zone of interest", il y a deux films : un film que l’on voit et un film qu’on entend. Quand on écoute de la musique, on a tout de suite des images qui apparaissent dans notre tête. Parfois, quand on regarde un film, on peut fermer les yeux et quand même réussir à voir ce qu’il se passe, le son crée un monde en soi. J’adorerais réaliser un film muet un jour, car il y également deux langues, le langage parlé et le langage corporel. La langue divise, l’image rassemble ».

D’étranges images de forêts

Une question sur les images répétées de forêts dans son travail paraît ensuite dérouter un instant le cinéaste, tant certains de ses choix semblent provenir d’un espace pour lui inconscient : « C’est difficile d’analyser tous les choix que je fais, il faudrait que je réfléchisse à toutes les images de forêts qui traversent mes films… C’est vrai qu’il y en a beaucoup si j’y pense ! Ma base quand je commence l’écriture est de partir d’un point de vue philosophique mais aussi très personnel du monde. Si je ressens une gêne sur un certain sujet, alors je ne dois en aucun cas occulter ce sentiment, mais plutôt l’inclure dans mon travail. Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’humain, les valeurs que nous véhiculons et leur degré d’importance. Dans "The zone of interest", les personnages sont complètement dissociés de leur humanité, ils font le voyage contraire de l’extra-terreste de "Under the skin" qui s’en rapproche au fur et à mesure du film ».

L’échange ayant duré un peu plus d’une heure s’est ensuite clôturé par une série de questions posées par la salle, qui resteront pour la plupart sans réponses précises de la part d’un réalisateur qu’on sent involontairement énigmatique…

Amande Dionne Envoyer un message au rédacteur
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