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LES TROLLS 3

Un film de Tim Heitz, Walt Dohrn

Toujours du peps, au sein d'un scénario bien fin

Poppy et Branche sont désormais en couple. Mais Branche n’a jamais dit à Poppy qu’il était autrefois « baby branche », membre d’un célèbre boys band, les BroZone, avec ses quatre frères, Floyd, John Dory, Spruce et Clay. Alors lorsque John Dory débarque, en plein mariage de Brigitte, la gentille bergen, il se trouve bien réticent à renouer avec le passé, même s’il s’agit de libérer Floyd des griffes de Velvet et Veneer, qui le maintiennent enfermé dans un flacon de diamant, matière que seule l’ « harmonie familiale parfaite » peut briser, pour tirer de lui leur talent vocal. Mais cette harmonie, les cinq frères ne sont jamais parvenus à l’atteindre…

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La saga "Trolls" retombe clairement d’un cran, après un second opus ("Trolls 2 : tournée mondiale") plutôt emballant et bien structuré. Certes les petits gnomes colorés restent sympathiques, de la princesse Poppy toujours surexcitée aux personnages secondaires trognons, depuis un nouveau Petit Diamant, sorte de bébé à la voix paradoxalement grave, jusqu’au ver avec lunettes de soleil qui joue ici les psychiatres à deux balles, en passant par l’assistante aux allures de balais à franges. De même, le long métrage beigne dans des reprises ou remix de tubes planétaires dynamisants, qui lui imposent un rythme soutenu. Au premier rang on retrouvera "Sweet Dreams" de Eurythmics, parfaitement remis au goût du jour, mais aussi "We are family" de Sister Sledge, "Fame" d'Irène Cara, un medley de "Island in the Sun" de Weezer, "Boombastic" de Shaggy et "Sailing" de Christopher Cross, un autre de "I want you back" de N Sync et "Stayin' Alive" des Bee Gees, ainsi que "I'm so excited" des The Pointer Sisters. De quoi donner envie de danser.

Mais malheureusement, le fait que pratiquement les 10 dernières minutes du film (qui ne fait qu’une heure et demi) consistent en des chorégraphies, n’est pas bon signe quant à l’épaisseur du scénario. Les scénaristes s’attaquent certes ici aux boys bands, livrant dans les premières minutes du métrage quelques critiques plutôt amusantes, sur l’obsession pour leur physique des membres de groupes et la superficialité des paroles de leurs chansons. Mais l’intrigue parallèle avec le voyage de noce de Brigitte est rapidement oubliée, pour servir un unique rebondissement quelque 30 minutes plus tard. Et pourquoi avoir fait intervenir John Dory au beau milieu de son mariage, comme s’il ne pouvait pas se présenter à son frère Branche dans un moment plus intime ?

Si l’on saluera une fois de plus la qualité de l’animation en images de synthèses, aux décors imaginatifs et variés, on appréciera aussi le passage en deux formes d’expression 2D, lors des moments en mode « turbo-disco » de leur véhicule, au sein de ce qui s’apparente finalement à un road movie à la recherche des frères manquants. Reste qu’on aurait aimé un scénario un peu plus cohérent ou approfondi, lors notamment des passages dans le camp de vacances ensoleillé ou le parc d’attraction lugubre, mais aussi quand il s’agit de se la jouer "Mission Impossible" (des scènes rapidement expédiées) ou lors d’un dénouement un rien absurde dans ses localisations. Reste un discours un peu trop rabâché sur la nécessaire « harmonie familiale », relativisé au final par la possibilité de « ne pas être parfait » et d’ « être juste soi-même ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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