LA NONNE 2
De nouveaux jeux efficaces avec l'obscurité et le son
1956, dans une église à Tarascon, un prêtre en lévitation, prend feu, sous les yeux d’un enfant de chœur. Peu de temps après, en Italie, sœur Irène entend sa propre histoire, devenue légende auprès des sœurs de son couvent, qui s’amusent à se faire peur. En parallèle, la jeune Sophie, dans un pensionnat pour jeunes filles, harcelée par ses camardes, n’a d’yeux que pour le jardinier et homme à tout faire Maurice, qu’elle verrait bien en couple avec sa mère, institutrice. Mais au même endroit, une jeune livreuse se retrouve piégée par Valak, la nonne démoniaque, et termine le cou brisé. Irène est alors rappelée par le Vatican, pour une nouvelle mission, dans laquelle elle sera suivie contre son grès par une autre sœur : sœur Debra…
Après un premier volet relativement terrifiant, jouant à merveille sur l’obscurité et sur le moindre son, une suite a donc été donnée à "La Nonne", succès de la rentrée 2018, et sans doute le meilleur dérivé de l’univers "Conjuring", crée par James Wan. Et après une longue introduction, présentant deux de ses apparitions destructrices, ainsi que la situation de sœur Irène, survivante du premier opus, le démon ayant formé de nonne va donc être pourchassé à nouveau par cette dernière, dans le cadre d’une nouvelle mission officielle dont elle se serait bien passée. Ceci d’autant que l’histoire implique à nouveau Maurice, son sauveur, qui se retrouve ici avec un rôle bien plus trouble.
L’intérêt de ce deuxième opus ne réside pas réellement, avouons-le, dans l’enquête qui se joue ici - à savoir comment le démon a survécu, et comment il parvient à passer d’un lieu à un autre -, mais bien entendu dans la manière épouvantable dont celui-ci donne la mort à ses victimes et surtout dans l’utilisation d’éléments de suggestions qui font toujours leur effet pour créer l’appréhension voire le sursaut. Notons ici l’utilisation efficace d’une collection de magazines sur une étale à l’ancienne dans une ruelle mal éclairée, le dessin d’un bouc dans un vitrail supposé jaillir en démon lorsqu’on détourne le regard, et diverses silhouettes à contre jour ou se dégageant de l’obscurité, dont les aspects déformés ou gigantesques font toujours leur petit effet.
Une fois de plus, le travail sur la lumière comme celui sur le son, sont proprement confondants, et l’affrontement final, comme une surprenante poursuite dans un escalier, ont de quoi faire dresser quelques cheveux sur la tête. On conseillera d’éviter un visionnage en 4DX, le bruit de la mise en route des vérins risquant de gâcher le plaisir du spectateur en dévoilant à l’avance les moments où la surprise crée le sursaut. Mais on ne boudera pas notre plaisir, sans pour autant prendre une claque comme avec le premier volet, de retrouver cette inquiétante silhouette au rictus angoissant, et toute l’obscurité qui l’entoure et que seule une salle de cinéma peut offrir au spectateur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur