MISSION IMPOSSIBLE : DEAD RECKONING – Partie 1
Le summum d’une action délibérément teintée d’émotion et de fun
Suite à la disparition d’un sous-marin russe, le Sébastopol, capable de se rendre totalement invisible face aux flottes ennemies, se croit attaquée par un sous-marin disparaissant soudainement des radars, et se retrouve victime d’une des propres torpilles, les deux morceaux de la clé d’activation du système se trouvent convoitées par truands comme services secrets. Ethan Hunt est alors chargé de retrouver celle-ci, afin d’éviter que le contrôle d’une mystérieuse entité numérique ne tombe entre de mauvaises mains. Mais persuadé que le fait de remettre la clé à son patron, et donc à la CIA, ne serait pas forcément une bonne chose, celui-ci se met en tête d’utiliser la clé pour détruire l’entité…
Septième opus de la saga initiée par Brian De Palma en 1996 ("Mission Impossible") avec Tom Cruise dans le rôle d’Ethan Hunt, "Mission Impossible : Dead Reckoning - partie 1" atteint des sommets dans l’action, assumant pleinement son mélange de fun et de danger. Découpé en deux parties, portant cet épisode à une durée totale de plus de 5 heures, on s’étonne à la fois de se passionner pour une intrigue faisant de l’équipe de Hunt la proie de tout un tas d’ennemis - milices comme trafiquants, CIA comme autres services secrets - , que de prendre autant de plaisir à une action alternant entre pur goût de la cascade et aspects plus ludiques. Impossible en tous cas de bouder son plaisir face à la débauche de moyens, de poursuites, et à l’implacable suspense qui en découle.
Il faut dire que l’histoire implique un sujet hautement d’actualité, notamment avec la grève des scénaristes aux États-Unis, bientôt suivie de celle des acteurs : l’Intelligence Artificielle. Car quel pire méchant pouvait-on trouver qu’une IA, capable de compiler et modifier les images, par exemple, de vidéo-surveillance. Générant ici, à partir de cette simple idée, une avalanche de situations aussi tordues que troublantes, le jeu du chat et de la souris peut commencer, et Ethan Hunt peut devenir un véritable dissident. À la fois traqueur et cible, l’homme, et son usuelle équipe, semble ici se lancer dans un déroutant chant du cygne, où il y aura cette fois des victimes.
Dans ce film « somme », où le passé ressurgit à la moindre occasion, où trafiquant et espions semblent interchangeables, où les enjeux mondiaux et personnels s’entremêlent à foison, et où l’on ne peut plus se fier à personne et surtout pas aux images, le suspense est donc roi. Haletant de bout en bout, dépaysant comme rarement, bourré de cascades à couper le souffle, "Mission Impossible : Dead Reckoning - partie 1" se termine sur un cliffhanger monumental, avec une scène dans (et sur) un train de plus de 25 minutes, qui a de quoi subjuguer. Dans une construction des plus jouissives, les scénaristes ont utilisé les moindres recoins de l’engin, imaginant chaque wagon comme une source de dangers renouvelée, ceci pour le plus grand plaisir de spectateurs collés à leur fauteuil. Dire qu’on attend la suite avec impatience, est un doux euphémisme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
