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Festival
Festival de Venise 2023 : "The Promised Land", passionnant film danois contre les abus de pouvoir
Compétition
THE PROMISED LAND
(Bastarden)
de Nikolaj Arcel
avec Mads Mikkelsen, Amanda Collin, Simon Bennebjerg, Melina Hagberg, Kristine Kujath Thorp, Gustav Lindh...
Notre première impression sur le film:
En 1755, le capitaine Ludvig Kahlen propose aux représentants du Roi de s’installer sur la lande du Danemark, terre réputée incultivable, afin de démontrer que des colons pourraient s’y implanter. Mais un noble local, Frederik de Schinkel, qui considère que ces terres sont siennes, va tout faire pour le faire renoncer à son projet. "The Promised Land", que l’on verrait bien désormais comme représentant du Danemark au prochain Oscar du film en langue étrangère, est à la fois un long métrage historique, une épopée pionnière et un film féministe. Car de bâtards il est ici question ("Bastarden" est d’ailleurs le titre original du film), fruit des permissions que s’octroyaient à l’époque de nombreux propriétaires terriens vis à vis des corps de certaines de leurs servantes. Et le récit permettra de se rendre compte que ces batards, jamais reconnus, parfois exilés, quand ils ne sont pas éliminés, étaient finalement légions à cette époque.
Par moments d’une rare violence, "The Promised Land" nous plonge dans les rapports de classe autant que de force, qui régnaient alors. Il fait de son héros l’objet de multiples tentatives d’exploitation, chacun cherchant à se servir de lui, qu’il s’agisse des représentants du Roi, de la cousine du noble, qui voit en lui une échappatoire possible à un mariage forcé, ou du noble lui-même qui lui propose un contrat ingrat pour cultiver les terres. Si Maads Mikkelsen impressionne toujours, c’est finalement Simon Bennebjerg, dans le rôle d’un noble instable, sadique et sans scrupules, qui lui vole la vedette, par son mélange de hargne, de jalousie et de réactions immatures. Face à eux, les femmes semblent naviguer au mieux, obligées de composer avec un pouvoir masculin qui n’a de cesse de vouloir les réduire à des rôles de seconds plan, les considérant comme des objets.
Voir la bande annonce du film "The Promised Land" :