HYPNOTIC

Présenté hors compétition en séance de minuit au dernier Festival de Cannes, "Hypnotic" de Robert Rodriguez, l'auteur surdoué de "Desperado", "Sin City" ou la trilogie "Spy Kids" n'a pas fait que des convaincus. Car malgré l’ampleur des scènes d’actions, il faut bien dire que le principe de personnages, capables en quelques mots mystérieusement chuchotés à leurs « victimes », de leur faire faire tout ce qu’ils veulent, ouvre finalement à un grand n’importe quoi scénaristique. Un principe demandant au spectateur de gober la moindre situation invraisemblable, puisque les fameux « hypnotiques » présentés ici ont tout pouvoir sur ceux qu’ils hypnotisent. Bien entendu le but est de faire froid dans le dos, en montrant que les victimes peuvent aussi s’auto-éliminer pour effacer toute trace de leur complicité involontaire, et que donc le personnage principal est en permanence en danger, ne pouvant faire confiance à personne.

Mais à force de trop appuyer sur le « tout pouvoir » des méchants, on en perd rapidement cet effet, malgré les auto-mutilations qui font froid dans le dos, et l’on se dit que le récent "Mission Impossible : Dead Rockoning partie 1" a bien mieux rempli le même objectif. On parviendra néanmoins à s’intéresser un peu plus à la mise en abyme qui structurera la seconde partie du film, mais les emprunts à d’autres métrages, "Inception" en première ligne avec la distorsion des lignes de chemin de fer, achèveront de nous persuader du manque d’originalité de scénaristes qui peuvent juste partir ici librement dans tous les sens du fait du concept lui-même. Certains retiendront sans doute la nervosité des scènes d’action, d’autres se lamenteront sur le grand film qu’"Hypnotic" aurait pu être en ne cédant pas à la facilité.