ZONE(S) DE TURBULENCE
"Flight or fight ?" : flop !
Lors d’une simulation de vol à bord d’un faux airbus, Sarah, Edward et Alfons sont anxieux. Ils savent que la prochaine étape du stage pour lutter contre leur phobie de l’avion est à présent de décoller pour de vrai pour une destination encore inconnue. Pour Sarah, ce stage est particulièrement urgent, car elle doit, dans la foulée, prendre un vol pour le Cap Vert avec son nouvel amour Tom et la fille de celui-ci. Ce même Tom, à qui elle n’a jamais osé avouer sa terreur de l’avion…
Promotrice immobilière de grandes tours d'affaires, écrivain renommé et riche développeur maqué avec une influenceuse mondialement connue, tous ont su s'imposer au sommet… Et pourtant, il suffit qu'ils passent la porte d'un aéroport pour que chacun soit pétri d'angoisses. Pour les aider à voler plus sereinement, ils font un stage chez « les voyageurs intrépides ». Cette petite entreprise mise sur l'immersion et les statistiques pour calmer ses clients, mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, surtout quand une succession d'événements inattendus se produisent.
Ainsi débute cette rocambolesque comédie islandaise qui enchaîne illico quiproquos et imprévus pour décupler l'angoisse déjà démesurée de ses protagonistes. Une fois bien stressés, il suffit d'un rien pour que chaque situation dégénère et emmène le film dans une escalade de situations absurdes jubilatoires. Malheureusement, après un décollage plutôt bien réussi, notre enthousiasme sera plombé en plein vol par une réalisation soudain confuse et tiède.
En effet, la tension tombe rapidement quand nos 3 traumatisés échouent dans un magnifique Hôtel Spa islandais. Certains gags, répétitifs, planent raz les pâquerettes. Quant aux phobies des personnages, elles deviennent, hélas, très vite secondaires pour laisser place à une succession de scènes brouillonnes. L'arrivée de nouveaux personnages comme le pilote infidèle et le milliardaire de la tech épicurien avait sans doute pour vocation de donner au film un regard cynique sur les interactions sociales des nantis, or n'est pas Ruben Östlund qui veut, et le film atterrit poussivement 1h37 plus tard en ayant survolé une histoire qui aurait pu atteindre des sommets comiques… « Mesdames et messieurs, veuillez rester assis jusqu’à l’arrêt complet de l’appareil. Merci. »
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur