Festival Que du feu 2024 encart

NIMONA

Un film de Nick Bruno, Troy Quane

L’éclate totale !

Dans un monde médiéval futuriste, un brave et preux chevalier est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. La seule personne capable de l’aider à prouver son innocence est Nimona, une adolescente espiègle qui a la capacité de se transformer…

Nimona film animation animated feature movie

Sortie le 30 juin 2023 sur Netflix

C’était l’une des séances-événements les plus électriques du dernier festival d’Annecy – et c’était un euphémisme ! Chauffée à 200% par un duo de réalisateurs en état de surexcitation avancée, le public a réservé une standing ovation de fou furieux à cette production Netflix. Un seul mot ne cessait de revenir dans la présentation de "Nimona" : « rollercoaster ». Ce n’était pas un mensonge. C’était même littéral. Parce que tout obéit ici à une logique de grand huit qui monte très haut pour ne jamais redescendre, transformant chaque scène en une nouvelle occasion d’écarquiller les yeux et de tordre les zygomatiques façon stretching.

Tout est ici dû au regard bigarré de ND Stevenson, auteur du roman graphique éponyme, qui s’en donne à cœur joie dans le façonnage d’un pur univers techno-féodal-futuriste (pour de vrai cette fois-ci !) où les preux chevaliers du Moyen-âge investissent un décorum ultra-technologique et où des thématiques clairement orientées LGBTQ+ viennent enrichir la portée d’un énième plaidoyer pour la différence, ici intégré dans un univers transpirant le contexte conservateur et sécuritaire. Vu l’époque actuelle, ça risque fort de faire résonance… tout en faisant résonner la fureur des scènes d’action et des idées frappadingues à des kilomètres !

Avec une régularité dans le montage effréné que peu de blockbusters américains peuvent se targuer d’égaler, Nick Bruno et Troy Quane intègrent leur réflexion sur la monstruosité au sens large au sein même de leur découpage, misant sur le capital métamorphe de leur jeune héroïne pour renouveler – très souvent en une demi-seconde – la logique d’une pure scène de comédie dégénérée. Le reste est au diapason : des sidekicks comiques et/ou vilains qui se changent constamment en punching-ball, un art du dialogue qui tabasse et de la vraie violence slapstick qui participe grandement au défouloir de la chose. Et surtout, plus que tout, on gardera longtemps en tête cette jeune héroïne, excitée par la perspective de tout casser sur son passage (les gueules, les briques, les aprioris, etc…) et prompte à dresser un solide rempart à la philosophie réac et non-inclusive d’un conglomérat Fox-Disney qui avait mis fin au projet – on devine très clairement pourquoi. Plus ultra-cool que cette Nimona à touffe fuchsia, il n’y avait pas cette année à Annecy !

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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