CHUPA
Le Chupacabra pour les plus petits
Au Mexique, en 1996, des chercheurs découvrent dans une grotte d’étranges peintures rupestres et trouvent une plume ainsi qu’une petite créature. Mais la mère de celui-ci, imposante, le sauve et s’enfuit dans le désert. Poursuivie, elle est heurtée par un véhicule, dont le chauffeur recueille alors le petit. Quelque temps plus tard, Alejandro, garçon américain d’origine mexicaine qui a perdu son père et qui ne parle presque pas espagnol, est envoyé par sa mère en vacances de printemps chez son grand-père, au pays. Dans le ranch de celui-ci, il retrouve sa cousine et son cousin, passionné de lucha libre, mais ne tarde pas à comprendre qu’une étrange créature se cache dans la grange…
Sortie le 7 avril 2023 sur Netflix
"Chupa" est un film pour enfants qui semble se trouver en permanence le cul entre deux chaises. Tout d’abord, alors que certains dialogues entre les enfants fustigent les clichés sur les Mexicains, le scénario n’a de cesse que de creuser le sillon de l’un d’entre eux : l’amour pour la lucha libre, pratiquée autrefois par le grand-père, aujourd’hui visiblement atteint d’Alzheimer, ce que les enfants tentent de cacher à leur mère, afin qu’il puisse rester vivre dans son ranch. Certes la lutte libre servira de moteur à l’affirmation d’un certain courage pour les jeunes personnages, mais on aurait aimé que ce soient justement les pertes de repères du grand-père qui fassent l’objet de plus d’attention.
Ensuite, la légende du Chupacabra, créature supposée se nourrir du sang des chèvres, devient ici totalement aseptisée, adaptée au public enfantin visé, et donc vidée de toute sa dimension horrifique. Reste une sorte de créature mi-lion mi-aigle, dont le petit n’est pas si difficile à apprivoiser, et une intrigue finalement proche de celle du "E.T." de Steven Spielberg, servi ici à la sauce mexicaine, le but étant de protéger celui-ci avant qu’il ne puisse retourner auprès des siens. "Chupa" s’avère du coup peu surprenant, même si les plus petits seront sans doute clients. Et si l’on a le plaisir de retrouver Christian Slater ("Pluie d'enfer", "Le Nom de la rose") dans l’un des principaux rôles, on aurait apprécié que celui-ci soit un peu plus développé, les velléités des chercheurs restant ici à l’état embryonnaire.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur