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DERNIÈRE NUIT À MILAN

Un film de Andrea Di Stefano

Quand personnages et construction font le sel d’un honnête film policier

Franco Amore, a l’image d’un réputé policier intègre, lui qui se targue de n’avoir jamais tiré sur quelqu’un en 35 ans de services, et est sur le point de prendre sa retraite. Mais quand on aide régulièrement Cosimo, le cousin de sa femme, à faire ses petites affaires, il pourrait bien arriver un jour quelques problèmes. C’est lors d’une soirée surprise organisée par sa femme à l’occasion de son départ, que les choses s’enclenchent, alors qu’il est appelé sur une scène de crime et doit s’absenter. Sous un pont, le long d’une voie à grande circulation, gît son coéquipier Dino, dont la femme et le fils participent justement à la fête…

Dernière Nuit à Milan film movie

C’est donc sur un drame dans le milieu de la police que s’ouvre "Dernière Nuit à Milan", polar italien passé par la section Berlinale Special du dernier Festival de Berlin et par Reims Polar. Si le titre original italien se permettait un jeu de mot, le nom de famille du policier protagoniste étant Amore, qui signifie aussi "Amour", le titre français affiche lui uniquement la fin d’une époque, qui concerne le personnage, et par ricochet toute sa famille et son entourage. Car en revenant en arrière, 10 jours plus tôt, c’est toute la loyauté du personnage, comme son potentiel basculement du mauvais côté qui est questionnée, dans une intelligente construction.

Construit en deux parties, montrant la fête surprise organisée pour Franco (qui sert d’articulation) sous des angles différents, ce polar particulièrement tendu, met en scène des personnages dont on nous dévoile progressivement la logique individuelle. Ceux-ci contribuent chacun à mettre une pression supplémentaire sur le personnage central, qui a pourtant déjà fort à faire, soumis ainsi à des questions morales divergentes. Entre des Chinois faisant dans le commerce de diamants africains et potentiellement dangereux, le cousin Cosimo toujours dans les bons (ou mauvais coups) et sa femme, véritable moulin à parole sans réel filtre, à qui le mode « panique » ouvre des perspectives, ce sont finalement leurs actions combinées qui vont complexifier l’intrigue. Descente aux enfers bien orchestrée, se muant en jolie révérence d’un flic intègre, "Dernière Nuit à Milan" offre une nouvelle fois un rôle important à l’acteur italien du moment, Pierfrancesco Favino, vu récemment dans "Nostalgia" de Mario Martone et "Le Traître" de Marco Bellocchio.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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