Festival Que du feu 2024 encart

ÀMA GLORIA

Un film de Marie Amachoukeli

Super Nanny du cœur

Cleo adore sa nourrice Gloria. Alors que celle-ci doit retourner dans son pays natal, le Cap Vert, la petite fille est complètement déboussolée. Heureusement, son père lui offre la possibilité de passer l’été, là-bas, dans ce pays dont elle ne connaît rien…

Ama Gloria film movie

Après le très remarqué "Party Girl", reparti avec la Caméra d’Or, qu’elle avait co-réalisé, Marie Amachoukeli est de retour au Festival de Cannes, cette fois à la Semaine de la Critique. Il n’est plus question du microcosme d’un cabaret, mais la cinéaste nous offre un nouveau portrait solaire de femme ordinaire, empêtrée dans les tracas du quotidien et les drames banals qui n’empêchent pas les cœurs brisés. Ce personnage, c’est Gloria, une nourrice qui a noué un lien très fort avec la petite Cleo, au point de la considérer comme sa propre fille. Cela tombe bien, depuis la mort de sa mère, la fillette a trouvé une maman de substitution en cette nounou, une épaule toujours là pour absorber ses mélancolies juvéniles. Alors lorsqu’elle doit retourner au Cap Vert, la séparation est inconcevable et insupportable pour la gamine, au point de pousser son père à l’envoyer passer l’été là-bas.

Pudique et subtile, cette chronique estivale à hauteur d’enfant séduit par la douceur avec laquelle elle capte ces tourments enfantins. Entrecoupé de séquences d’animation, tantôt souvenirs, tantôt rêves, et même astuces de tournage, le récit touche grâce à une absence totale de superficialité, la caméra se concentrant sur la capture des émotions, les regards, les parties de foot sur la plage et les moments de vie. Si le film est aussi émouvant, c’est également grâce au talent et à l’alchimie entre les deux actrices principales. Lorsque Louise Mauroy-Panzani pleure, c’est toute notre âme qui est chavirée, car elle ne semble pas jouer ; ses émois, ses rires, son espièglerie sont alors captés sur le vif, offrant à l’ensemble une dimension bouleversante. Histoire(s) de femmes, le métrage ouvre de la plus belle des manières cette 62ème édition de la Semaine de la Critique, avec passion et l’amour du cinéma.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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