AVALONIA, L'ÉTRANGE VOYAGE
Dépaysement assuré
Jaeger Clade et son jeune fils Searcher étaient considérés comme des aventuriers. C’est après l’exploration d’une grotte glacée, où ils ont découvert une étrange plante aux boules vertes ayant des propriétés énergétiques, que leurs chemins se sont séparés. Searcher est devenu agriculteur, exploitant la fameuse plante, et Jaeger a disparu de la vie de ses proches. Vingt-cinq ans plus tard, alors que la plante est menacée par un fléau inconnu, Searcher part à la recherche de la cause de ce mal, à bord de l’un des vaisseaux volants de son époque, où embarque aussi son fils Ethan. Attaqués par d’étranges oiseaux roses, ils se retrouvent séparés…
Sortie le 23 décembre 2022 sur Disney +
"Avalonia l’étrange voyage", dont les premières alléchantes images avaient été présentées au festival d’Annecy en juin 2022, avant que Disney ne décide de garder le film pour sa plateforme de streaming, a donc vu bon nombre de spectateurs privés d’une possibilité de visionnage en salles. C’est pourtant dans la puissance imaginaire de ses décors et dans la multitude de créatures aux formes diverses et étranges que résidait l’un des principaux intérêts du métrage. Petit personnage amusant en forme de virus gélatineux bleu, aux gargouillis communicatifs, boules mouvantes et menaçantes à tentacules, plantes de toutes formes, projections liquides d’un lac acide, font ici la richesse d’un monde qui arbore des couleurs pastel d’une agréable douceur.
Derrière la classique histoire consistant à trouver sa voie et à briser le cordon avec son père et les projections que celui-ci peut faire sur un fils, la réplication des traumas en plus, "Avalonia" développe aussi des enjeux écologiques, soulignant notamment le respect dû à toutes les espèces et les excès de l’agriculture intensive. Les scènes d’aventure sont nombreuses et donneront sans doute la fibre exploratrice à quelques enfants. Et si tous les personnages parviennent à créer de l’empathie, on regrettera juste la manière appuyée de l’ensemble à cocher toutes les cases du politiquement correct actuel, qu’il s’agisse du jeu de société durable consistant à faire des plus jeunes des « donneurs de leçons » permanents, ou du fait que le grand-père, qui n’a jamais connu son petit-fils, n’est même pas étonné une seconde d’apprendre d’emblée que celui-ci est amoureux… d’un garçon. Un film en tout cas à la fois dépaysant et divertissant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur