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LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER

Un film de Victoria Bedos

Pour sa jeune révélation

Marie-Luce Bison a 14 ans. Elle vit avec son père, qui tient une pension de famille pour seniors. Elle y est d’ailleurs amie avec Albert, un homme de 80 ans. Apprenant qu’une des filles de son nouveau collège organise une soirée déguisée, elle décide, poussée par Albert, de s’y incruster, déguisée en garçon. Émile, un garçon sur lequel elle a flashé, l’aborde alors. Un peu paniquée, elle lui indique s’appeler Léo…

La Plus belle pour aller danser film movie

En compétition au dernier Festival de l'Alpe d'Huez, "La Plus belle pour aller danser" est une comédie sur l'adolescence et l’affirmation de soi en tant que jeune femme. Et si le personnage principal va décider de se déguiser en garçon afin d’oser se rendre à une fête et parler au garçon qui lui plaît, ne cherchez point ici d'histoire d'identité de genre, ça n’est pas le sujet. Le sujet c’est Marie-Luce, jeune fille timide, au physique en apparence quelconque derrière ses lunettes, qui prend soudain de l’assurance, autant que de l’allure aux yeux des autres, lorsqu’elle s’habille en homme et rend sa voix plus sombre. Celle-ci est tout juste remarquablement interprétée par Brune Moulin, véritable révélation du film, qui lui a d’ailleurs valu le Prix d’interprétation féminine en janvier dernier.

Victoria Bedos, à qui l’on devait notamment jusque là, le scénario de l’énorme succès "La Famille Bélier", lui prête des rêves de prestance (un passage un peu maladroit), des sauts de joie qui manquent de rythme (malgré le "Don’t leave me this way" de The Communards), avant de trouver un juste équilibre en quittant peu à peu une tonalité de conte qui avait pourtant quelques qualités (le joli passage avec les fenêtres de la pension qui s’allument...). Osant s’intéresser alors aux souffrances du père (Philippe Katherine, par moments un rien trop Droopy accablé) autant qu’à celles de la fille, et créant une résonance bienvenue entre les personnages du jeune Émile (Loup Pinard, au physique incroyablement cinégénique) et du vieil Albert (Pierre Richard, au capital sympathie parfaitement exploité), elle parvient à émouvoir.

Mais la tonalité de comédie l’emporte, d’autant qu’en contrepoint de l’attitude des deux jeunes, se placent des pensionnaires âgés, dont certaines réactions vous resteront en tête, comme la chanson sur un poil de cul, les citations de Goebbels ou encore les considérations sur l’aquabike. "La Plus belle pour aller danser" est ainsi un film qui devrait pour une fois réunir parents et adolescents, par le naturel de ses jeunes interprètes, comme leur incarnation d’une génération en devenir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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