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CREED 3

Un film de Michael B. Jordan

Une bonne surprise pour une première réalisation

Après un combat final mené haut la main, Adonis Creed range les gants de boxe et se consacre à une carrière d’entraîneur et de producteur de boxe, ainsi qu’à sa famille. Mais tout cela risque d’être perturbé lorsque surgit de son passé Damian Anderson, un ami d’enfance, quasi son frère. Après 18 ans passés derrière les barreaux, celui-ci n’a qu’une seule envie : devenir lui aussi un grand nom de la boxe…

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Voici donc le troisième opus de la saga "Creed", qui est aussi le neuvième de la saga "Rocky". Cette nouvelle histoire prend place quelques années après le précédent volet et marque le retour (en partie) à l’écriture des frères Coogler, déjà à l’œuvre sur le premier, et surtout le passage à la réalisation, pour la première fois, de Michael B Jordan, interprète d’Adonis Creed.

L’histoire suit donc de nouveau Adonis Creed, qui après son dernier combat, met fin à sa carrière de boxeur pour se consacrer à celle d’entraîneur. C’est au même moment que ressurgit du passé, Damian, un ami d’enfance d’Adonis, tout juste sorti de prison et qui rêve lui aussi de percer dans le monde de la boxe, quel qu’en soit le prix.

Sans trop en dévoiler, l’histoire de ce nouvel opus reste finalement assez basique, avec une structure encore plus formelle et académique, et des thématiques déjà bien installées au sein de la saga Rocky. Cela dit, le récit reste assez plaisant à suivre et malgré tout plus original et stimulant que celui du deuxième film, même si on aura peu de surprises quant au chemin que la narration prend.

Le point principal est donc cette rivalité fraternelle entre Adonis et Damian, qui, bien que parfois un peu bancale et artificielle dans certaines scènes, reste intéressante et suffisamment bien introduite, ce qui est plus que louable pour un personnage introduit d’emblée au troisième opus, pour qu’on y croit assez jusqu’à la confrontation finale.

Toutefois, des maladresses subsistent, notamment dans le rythme et la narration, car si la relation initiale entre Damian et Creed prend son temps pour s’installer, la dégradation et l’affrontement sont un peu précipités et arrivent en forme de queue de poisson, donnant finalement une certaine sensation d’artificialité au spectateur. Même son de cloche d’ailleurs pour les difficultés que rencontre le couple Creed, sortant un peu de nulle part, et balancés là sans trop savoir pourquoi.

Cependant, si l’histoire est assez classique, la mise en scène est, elle, de très bonne facture, et particulièrement maîtrisée pour une première réalisation. Si l’on n’atteint jamais la perfection et la maestria du film de Ryan Coogler, Michael B Jordan a fourni ici un travail particulièrement esthétique, notamment dans les scènes de combats qui sont parfaitement chorégraphiées, mises en scène, éclairées et découpées pour que tout soit parfaitement lisible et léché, à chaque seconde des combats.

De plus, il ne néglige pas non plus l’aspect seconde lecture des plans tournés, notamment lors de la séquence de fin, lourde en symboles et significations, rendant ce climax assez intense, que ce soit physiquement avec la technicité de la boxe parfaitement retranscrite, ou par l’implication émotionnelle de ce combat.
On regretta peut-être juste que ce travail minutieux se retrouve un peu moins dans le reste du film, mais ce serait pinailler. Michael B Jordan n’en oublie pas pour autant de livrer une très bonne prestation, comme à l’accoutumée, tout comme Jonathan Majors, véritable star montante de ces dernières années.

Pour conclure, ce troisième opus reste donc un bon film, à l’histoire simple mais tout de même intéressante et surtout à la réalisation esthétique et bien menée : une bonne surprise pour cette première de Michael B Jordan.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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