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ALMA VIVA

Deuil et voisinage

À chaque grandes vacances, Salomé est envoyée chez sa tante, dans le village familial, au sein des montagnes portugaises. Alors que sa mère est restée en France, elle vaque à ses jeux d’enfant, observant tout de même en douce les rites étranges perpétués par sa grand-mère Avó, qu’elle considère comme une sorcière. Après avoir vomi soudainement, accusant une vieille dame de l’avoir empoisonnée, Avó décède dans la nuit. Toute la famille, dont sa mère Aida, débarque alors…

Alma Viva film movie

"Alma Viva" est une jolie chronique franco-portugaise, teintée de fantastique, sur les secrets familiaux et les relations au sein d'un village rural où tout le monde semble se connaitre. Filmé à hauteur d'enfant par Cristèle Alves Meira, dont c'est le premier long, le long métrage se concentre sur le regard de Salomé (Lua Michel, impeccable), petite fille qui est posée d'emblée comme observatrice (elle regarde par un trou, sa grand mère Avó, en plein dialogue avec un mort). Fait d'abord de petites joies (une danse avec la grand mère) et de curiosité (le rituel auquel Salomé aide finalement...), le film pose la complicité de la petite fille avec ses grands parents, avant de la remettre soudainement à sa place, par claque interposée lorsqu'elle prétend, après le décès, se mêler des affaires des adultes.

Jouant sur l'influence supposée de la morte, sur l'éventuelle crédulité de la jeune fille, le récit mêle éléments fantastiques et querelles de villages, pour mieux ressouder une famille éclatée par les modes de vie modernes. En cela le personnage de Salomé sera clé, au sein d'une histoire ancrée dans un milieu où la femme est encore censée rester à sa place, un dialogue rappelant discrètement que « tôt ou tard, toute femme indépendante se fait traiter de sorcière ». Un premier film touchant et délicat, qui est passé l'an dernier par la Semaine de la critique cannoise, et dans lequel brille une nouvelle fois Jacqueline Corado (vue dans "La Cage Dorée") dans le rôle d’une mère un peu dépassée.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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