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SEULE : LES DOSSIERS SILVERCLOUD

Un film de Jérôme Dassier

Nébuleux et ennuyeux

Depuis qu’elle a arrêté de travailler dans le renseignement, Anne vit seule dans un chalet éloigné de tout. Mais son passé resurgit…

Seule : Les Dossiers Silvercloud film movie

Voilà un thriller qui tente de cacher son manque de moyens et la pauvreté de son scénario par de vains et maladroits effets de mise en scène. En développant un quasi huis-clos qu’il voudrait perpétuellement tendu, Jérôme Dassier, qui signe ici son premier long métrage comme réalisateur, use et abuse des suggestions – souvent peu subtiles – en ayant recours au potentiel du hors champs (le téléphone, des ennemis invisibles…) et à des flashbacks qui se veulent énigmatiques. Or, à trop donner l’impression que le récit est plein de méandres que l’on va devoir démêler pour comprendre progressivement la situation ou le passé de l’héroïne, le film se perd dans un vide abyssal et dans une mise en forme qui manque cruellement de cohérence comme de modestie.

En essayant d’installer une ambiance complotiste possiblement liée à des faits réels (l’élection d’Obama), avec un titre qui donne d’ailleurs l’impression que c’est inspiré d’une véritable affaire, "Seule : Les Dossiers Silvercloud" s’enlise dans des enjeux nébuleux dont la complexité apparente tient plus d’un enrobage m’as-tu-vu que d’un discours documenté sur la réalité géopolitique. La lourdeur est accentuée par des personnages inconstants, dont on peine à comprendre les intentions, et par des séquences franchement mauvaises qui semblent issues d’une série télé qui se prendrait trop au sérieux malgré son manque flagrant de style (citons par exemple le moment où l’héroïne tente de s’enfuir dans la forêt, avec une lumière improbable et des actions qui ne le sont pas moins).

Dans cet ennui général, on pourra quand même sauver quelques scènes, ainsi que la tentative louable de se centrer quasiment à 100% sur une seule actrice afin de rendre plus palpable la tension. Malheureusement, là aussi, le choix d’Asia Argento pèche par moments, car certaines de ses répliques en français sont difficilement compréhensibles…

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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