HERE
Quand le temps semble s’arrêter
Stefan, un ouvrier roumain, travaillant sur des chantiers à Bruxelles, est sur le point de retourner au pays pour 4 semaines de vacances. Dans un restaurant, où il est contraint de rester à cause de la pluie, il fait la connaissance d’une jeune femme asiatique, étudiante en bryologie…
Inattendu Prix du meilleur film de la section Encounters du Festival de Berlin 2023, "Here" de Bas Devos ("Ghost Tropic") est un film relativement court, auquel le terme « action » ne semble pas pouvoir s’appliquer. L’auteur semble nous inviter à nous arrêter sur des choses en apparences insignifiantes, comme va soudain le faire son personnage, intrigué par les recherches d’une jeune femme, orientée au contraire de lui, vers des choses en apparence statique (elle étudie les mousses…), alors qu’il semble aspirer à retrouver sa vie, au pays.
La comparaison entre l’existence discrète de ce migrant économique, aussi inaudible (les bruits de chantier couvre dès le début ses conversations avec les autres ouvriers…) ou invisible depuis le monde qui l’entoure, que le sont les mousses (qui comme le dit le personnage féminin « poussent partout, et la plupart des gens ne la voient même pas ») n’est pas de plus légère. Et ce qui aurait sans doute fait un très bon court métrage, s’étire ici en de longues séries de plan fixes (voies ferrées, herbes, branchages, de nombreuses sortes de mousses…), que l’esquisse de contact entre deux personnages qui restent des coquilles presque vides, ne parvient pas à contrebalancer.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur