Festival Que du feu 2024 encart

MAD FATE

Un film de Soi Cheang

Un film de fous, jubilatoire

Dans un cimetière de Hong-Kong, un homme pratique une sorte de rituel sur une femme, enterrée sous terre sous une bâche, afin d’éloigner d’elle le mauvais sort, et de changer son destin supposé fatidique. C’est alors qu’un énorme orage éclate et non seulement la femme qui n’arrivait plus à respirer s’enfuit, mais les papiers que l’homme brûlait ne se consument pas jusqu’au bout. Inquiet, il part en direction du domicile de cette femme, craignant pour sa vie. Mais un serial-killer s’est déjà introduit chez elle, et il arrive sur place en même temps qu’un livreur qui s’est trompé de client, la pluie ayant effacé en partie l’adresse de livraison. Près de là, est aussi l’un des flics qui recherchaient le serial-killer. Une traque s’engage alors…

Mad Fate (Ming On) film movie

Cette année le Festival de Berlin aura gâté le public avec pas moins de trois films d’action asiatiques dans la section Berlinale Spécial. Après l’excellent film coréen "Kill Boksoon", qu’on verra fin mars sur Netflix, c’est au tour du réalisateur hongkongais Soi Cheang, produit par Johnnie To, de nous livrer un scénario tortueux, mais également placé sous l’égide du ludique et d’un certain décalage niveau personnages. Quatre vont ainsi se croiser, un livreur à la limite du psychopathe (lorsqu’il trouve la femme baignant dans son sang, il se découvre une fascination étrange pour ce liquide visqueux...), une sorte de sorcier occulte qui pratique des rituels et voit des signes néfastes partout, un flic persévérant et étrangement toujours au bon (ou plutôt au mauvais) endroit, ainsi qu'un tueur particulièrement sadique.

En voulant aider le livreur à se débarrasser lui aussi de son mauvais karma, le « sorcier » va être embarqué dans bien plus d’ennuis qu’il ne l’imagine, et l’intrigue, aux rebondissements incessants, va passer progressivement du thriller au film de possession. On en dira pas plus niveau scénario, la mise en scène amenant quelques touches de fantastique à l’ensemble, en introduisant des éléments symboliques récurrents, tels que la présence d’un chat noir aux yeux jaunes (certes moyennement réussi niveau images de synthèses, mais important dans l’histoire), que l’orage dans le ciel rappelle lui aussi régulièrement. Un thriller jubilatoire au rythme soutenu, dans lequel finalement destin et folie prennent bien des formes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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