DOSSIERBilan de l'année
TOP 2022 : "AS BESTAS" élu meilleur film pour Abus de Ciné
Ouf, après deux années perturbées par la pandémie de Covid-19, les salles sont restées ouvertes sans interruption en 2022 ! De quoi satisfaire cinéphiles et cinévores, qui ont eu de quoi se rassasier avec une riche année cinématographique – c’était même un peu l’embouteillage dans les salles, avec les films dont la sortie avait été reportée… Comme pour chaque cru, l’équipe d’Abus de Ciné a pris le temps d’élaborer son bilan. Verdict ci-dessous.
En ce début d’année 2023, 11 membres de l’équipe ont répondu à l’appel du bilan de l’année précédente. Petite nouveauté : même si l’établissement de ce classement collectif ne prend en compte que les films du top 10 de chaque membre, il était possible de proposer un bilan individuel élargi à 15 ou 20 films (ce que beaucoup d’entre nous ont fait), ceci afin de faire encore plus vivre ce que nous aimons promouvoir sur ce site : la diversité. Ainsi, pas moins de 110 films ont été cités dans ces 11 bilans individuels ! Si on se limite à ceux mentionnées dans les tops 10, on est tout de même à 68 films (contre 60 l’an passé pour 10 participations, ce reste dans la même moyenne). Et parmi ces longs métrages, 19 ont été évoqués par au moins 3 personnes.
Deux films sortent assez largement du lot et c’est "As bestas" qui remporte notre palme collective. Deux ans après "Madre", c’est donc à nouveau une réalisation de Rodrigo Sorogoyen qui trône sur la plus haute marche de notre podium. S’il n’arrive premier que dans un seul bilan individuel, ce thriller franco-espagnol fait l’unanimité avec un record de 7 mentions sur 11, dont 4 fois dans le trio de tête. Mais il s’en est fallu de peu pour accrocher la médaille d’or car "Everything Everywhere All at Once", certes cité moins souvent (5 fois), arrive premier pour 3 membres de la rédaction et deuxième pour un autre.
C’était également serré pour la troisième place et c’est finalement le drame belge "Close" qui s’en empare avec 6 mentions dont 4 dans les tops 10. En quatrième position, nous avons une égalité entre la Palme d’or "Sans filtre" et une petite surprise, "Les Passagers de la nuit", premier film français de notre classement.
Arrive ensuite notre œuvre asiatique favorite de 2022, "Decision to Leave", qui précède de peu deux autres films français, "Revoir Paris" (seul film d’une réalisatrice dans notre classement) et "En corps". Notre top 10 collectif se clôt avec "After Yang" et "Vortex", deux longs métrages qui n’ont été cités que par deux rédacteurs mais suffisamment hauts dans leurs classements respectifs pour coiffer au poteau quelques films plus souvent mentionnés mais moins bien classés – les premiers recalés étant "Les Huit Montagnes", "The Chef", "L’Innocent", "Falcon Lake" et "Licorice Pizza", qui ratent notre top 10 d’un ou deux cheveux !
Découvrez maintenant notre Top 10 Films en mots et en images :
10e // VORTEX
de Gaspar Noé
avec Dario Argento, Françoise Lebrun, Alex Lutz…
Présenté à Cannes en 2021, le dernier film de Gaspar Noé utilise un split screen qui sépare l’écran en deux carrés pour mieux suivre les bouleversements d’un couple de personnes âgées, incarnées par Dario Argento et Françoise Lebrun. Plus sobre que d’habitude dans sa mise en scène mais toujours obsédé par le temps qui passe, Noé signe une œuvre bouleversante dont on sort secoué.
Critique du film à venir
9e // AFTER YANG
de Kogonada
avec Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Haley Lu Richardson, Clifton Collins Jr, Justin H. Min, Ritchie Coster…
Après s’être fait une notoriété grâce à ses essais vidéo, Kogonada livre un film de science-fiction qui, avec une économie d’effets, interroge notre humanité avec la thématique des androïdes domestiques. Minutieux et feutré, ce long métrage parle de deuil et de notre finitude, mais aussi de déontologie.
8e // EN CORPS
de Cédric Klapisch
avec Marin Barbeau, Hofesh Shechter, Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil, Souheila Yacoub, Alexia Giordano, Damien Chapelle…
Plus de dix ans après avoir réalisé un documentaire sur la danseuse Aurélie Dupont, Cédric Klapisch revient dans l’univers de la danse pour cette fiction mettant en scène une autre véritable danseuse, Marion Barbeau, et un vrai chorégraphe, Hofesh Shechter. Exploitant comme toujours (ou presque) la choralité grâce à un casting hétéroclite, le réalisateur continue d’explorer les sentiments, les émotions, les fragilités, les espoirs… Bref, les êtres humains dans leur beauté et leurs imperfections.
7e // REVOIR PARIS
d’Alice Winocour
avec Virginie Efira, Benoît Magimel, Grégoire Colin, Maya Sansa, Amadou Mbow…
Retour sur Terre pour Alice Winocour. Après "Proxima" qui mettait en scène une astronaute, la réalisatrice s’inspire des attentats de 2015 à Paris pour questionner les traumatismes et les possibilités de reconstruction après un tel drame. Un film poignant porté par deux interprètes au sommet de leur art : Virginie Efira et Benoît Magimel.
6e // DECISION TO LEAVE
de Park Chan-wook
avec Park Hae-il, Tang Wei, Go Kyung-pyo, Park Yong-woo, Lee Jung-hyun …
Park Chan-wook n’a pas usurpé son prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes ! Scénario haletant, réalisation brillante et performance magistrale du duo formé par Park Hae-il et Tang Wei, voilà les atouts majeurs de ce captivant film à énigme.
4e ÉGALITÉ // LES PASSAGERS DE LA NUIT
de Mikhaël Hers
avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita, Megan Northam, Emmanuelle Béart, Tibault Vonçon, Didier Sandre, Laurent Poitrenaux…
Situé dans les années 80 et filmé dans le style de cette décennie, le nouveau film de Mikhaël Hers est empreint d’un mélange de douceur, de nostalgie et de fureur de vivre. Au-delà de la beauté de ses personnages, ce long métrage met surtout en valeur son actrice principale, Charlotte Gainsbourg, qui passe noblement le cap de la cinquantaine avec ce magnifique rôle émancipateur.
Critique du film à venir
4e ÉGALITÉ // SANS FILTRE
de Ruben Östlund
avec Charlbi Dean Kriek, Harris Dickinson, Dolly de Leon, Oliver Ford Davies, Woody Harrelson, Zlatko Burić, Iris Berben, Vicki Berlin…
Deuxième Palme d’or de Ruben Östlund (après "The Square"), ce nouveau brûlot joue à fond la carte de la provocation. Assumant l’excès et le grotesque – notamment dans une orgie de vomi comme on en a rarement vu au cinéma – le cinéaste suédois signe une satire sociale féroce où les plus riches sont la principale cible (mais pas la seule).
3e // CLOSE
de Lukas Dhont
avec Eden Dambrine, Gustav De Waele, Léa Drucker, Émilie Dequenne, Igor Van Dessel, Kevin Janssens…
Après "Girl", Lukas Dhont est revenu avec un nouveau film initiatique. Délicat et bouleversant, "Close" aborde le passage de l’enfance à l’adolescence et parle de la fin de l’innocence, de la difficulté d’assumer sa sensibilité en public et de la douloureuse renaissance après un drame.
2e // EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE
de Daniel Kwan et Daniel Scheinert
avec Michelle Yeoh, Stephanie Hsu, Ke Huy Quan, James Hong, Jamie Lee Curtis…
Voilà l’un des films les plus fous de ces dernières années, qui propose une alternative indépendante aux blockbusters de super-héros, avec un univers déjanté et sans limites. Les « Daniels » ne s’interdisent rien, ni l’humour absurde ou loufoque, ni une créativité visuelle qui tire vers l’art contemporain. Le tout avec une Michelle Yeoh au sommet de sa forme.
1er // AS BESTAS
de Rodrigo Sorogoyen
avec Denis Ménochet, Marina Foïs, Luis Zahera, Diego Anido, Marie Colomb…
Déjà plébiscité par Abus de Ciné il y a deux ans avec "Madre", Rodrigo Sorogoyen nous apporte une nouvelle preuve de sa maestria avec un thriller intense au fin fond de la Galicie, où s’embourbe un couple incarné par Denis Ménochet et Marina Foïs. Prenant.
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