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LOUISE ET LA LÉGENDE DU SERPENT À PLUMES

Deux séduisants contes sur le déracinement

Un agriculteur qui après avoir recueilli un lion bleu, se fait chasser de son village. Une petite française venant de déménager au Mexique, qui cherche à retrouver Keza, son lézard domestique. Deux histoires face à la différence culturelle…

Louise et la légende du serpent à plumes film animation animated shor movies

Ce programme composé de deux courts métrages, fait la part belles aux couleurs et à l’exotisme. En guise d’introduction nous avons droit à un petit film sans paroles, "Lion Bleu" (Zoïa Trofimova, 18 mn), utilisant une technique de peinture sur bois, soulignée par un dispositif de cadre coloré (décoration classique sur les maisons russes). On y suit un agriculteur des steppes de Mongolie recueillant un petit animal bleu ressemblant à un chat, mais qui à la fin de l’hiver a tellement grandi, que sa nature de lion ne fait plus de doute. Très grand, il fait peur au voisinage et les hommes du village demandent à l’armée d’intervenir. S’en suit un incroyable voyage de mers en déserts et continents, jusqu'en Afrique, pour une belle histoire où il s’agit de trouver sa place, accompagnée de flutes, de violons et de chants traditionnels. Les mariages de couleurs en mettront plein les yeux des plus petits, quant aux sujets multiples (la faim, la guerre, la solidarité, l’intégration...) ils seront sources de questions plutôt saines.

La deuxième partie est consacrée au film qui donne son titre au recueil. "Louise et la légende du serpent à plumes" (Hefang Wei, 26 mn), met une jeune fille lyonnaise de 9 ans, dont la famille vient de déménager à Mexico, face à la perte de ses repères et de son animal de compagnie (un lézard), devant ainsi plonger dans les traditions et croyances de ce pays. Aidée par un garçon de son âge, Arturo, elle va se lancer à la poursuite de celui-ci, découvrant aussi bien les croyances pré-hispaniques que la Lucha Libre, tout en devant abandonner progressivement ses a priori. A l’image du pays, le film est également très coloré dans ses décors, et la réalisatrice s’amuse à conter une légende sous forme de figures mayas, pour mieux plonger le spectateur dans ce monde aux frontières du fantastique. Même si la fin paraît un peu rapidement expédiée, et si le décalage horaire dans le message en fin de générique est complètement faux (il est inversé), on ne boudera donc pas son plaisir, face à un film d’animation aussi exotique et aventureux, que porteur d’une curiosité pour une autre civilisation et d’un joli message sur l’adaptation.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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