10 JOURS ENCORE SANS MAMAN
Une suite particulièrement potache
Antoine a toujours du mal à assumer son rôle de père au foyer, indiquant souvent qu’il fait du… télétravail. Lors du nième mariage de sa belle sœur, son beau frère, dont les parents possèdent une chaîne d’hôtels de luxe, offre à toute sa famille une semaine de vacances au ski, à Courchevel. Mais lors du départ, sa femme Isabelle, dont le cabinet d’avocat connaît des difficultés, se voit proposé par une connaissance une affaire de licenciement abusif. Voyant là une opportunité de récupérer par la suite d’autres affaires, elle décide de rester, confiant une nouvelle fois leurs quatre enfants à leur père pour quelques jours…
Après le succès du premier volet, "10 Jours sans maman", en 2020, Ludovic Bernard est venu à l’Alpe d’Huez en compagnie de Franck Dubosc et Aure Atika (le couple de parents du film), pour une séance hors compétition à l’occasion de la journée jeunesse. Démarrant de manière plutôt intrigante, avec notamment une scène bien sentie dans un TGV, où le voisin autoritaire du père prend le contrôle de la situation face aux enfants, particulièrement bruyants (une allusion à Pascal « le grand frère » plutôt bien sentie), le portrait de ce père dépassé et de sa progéniture tourne rapidement à la caricature.
Effleurant à peine certains sujets de fond au travers de quelques scènes purement utilitaires, le scénario se concentre surtout sur la maladresse du père et les hésitations adultères des deux parents éloignés géographiquement. Les fans de gamelles, dont sans doute les enfants, cible privilégiée du film, devraient donc se régaler de quelques glissades et autres « accidents » (un terme ici détourne gentiment...), tandis que les adultes s’ennuieront ferme face à ces montagnes de gags éculés et souvent répétitifs (quand on ne tombe pas à ski, c’est d’une chaise longue, ou d’un toit...). Assumant clairement le côté potache, l’intrigue expédie malheureusement rapidement les quelques sujets sérieux, comme le licenciement abusif d’une femme enceinte (défendue par la mère), le coût de la vie dans certaines stations, où l’isolement.
Certes doté de bonnes intentions, le film aligne les clichés, du paysan bourru et solitaire surnommé le « boucher » (un personnage qui se dévoile cependant de manière surprenante), au personnel de l’hôtel serviable à merci, en passant par la nympho de service (pourtant interprétée avec imagination par Annelise Hesme), et résout bien trop rapidement les situations porteuses de suspense (la fin est un modèle d’expédition d’un enjeu apparu sur le tard). Quant aux personnages des enfants, et c’est sans doute là le comble, ils sont tout bonnement inexistants, réduits à leurs caprices, bouderies, colères, alignement de bêtises, et autres comportements caractériels. Seule le plus petit (interprété par le jeune Evan Paturel) parvient à nous arracher quelques sourires, par le naturel et l’apparente spontanéité de son jeu. Un film à réserver aux enfants, qui pourront le découvrir pour les vacances de Pâques.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur