GOODBYE
Portrait d’une bande de potes marginalisés, à la magie et l’émotion limitées
Roma et Toto se surnommaient eux-mêmes les « Donglees ». Depuis que Toto est parti au lycée à Tokyo, celui-ci ne revient que l’été. C’est alors l’occasion pour eux de se rendre dans leur repaire en forêt et de tirer leur propre feu d’artifice, eux que les autres ados tiennent à distance de la fête de la ville voisine. Rejoints par un gamin blond dénommé Drop, ils tentent sans succès d’allumer leurs fusées, et alors qu’un feu de forêt se déclenche, ils partent à la recherche du drone de Drop, dont ils ont perdu le contrôle. Les images filmées par celui-ci pourraient en effet prouver qu’ils ne sont pas à l’origine de l’incendie…
Ce nouvel animé signé Atsuko Ishizuka ("Nôgêmu nôraifu : Zero", et les séries "Prince of Stride: Alternative", "No Game, No Life") fait le portrait de trois jeunes, mis à l’écart, mais à la réelle complicité. Permettant de traiter à la fois du harcèlement scolaire et de la maladie (leur escapade est censée être « la dernière aventure » de Drop), ce point de départ nous entraîne avec eux en pleine forêt, convoquant des lieux étranges, dans le réel (une route abandonnée…) comme dans des visions (une étrange cabine téléphonique rouge qui apparaît à plusieurs reprises…).
Malheureusement ce trip qui lorgne du côté de films de bandes comme "Stand By Me", s’enlise après quelques scènes dans d’interminables discussions et réflexions sur la vie, entre les protagonistes égarés dans cette sombre forêt. L’aventure perd ainsi tout rythme et délivre au final un message appuyé sur l’importance de l’amitié, qui aurait pu passer si le dénouement, particulièrement tarabiscoté, expliquant après une ellipse temporelle le rôle de la cabine rouge, ne donnait pas le sentiment de tomber pas comme un cheveu sur la soupe. Un film qui n’esquisse donc que ses différents sujets, préférant jouer sur la corde sensible à l’extrême et sembler ne pas savoir véritable comment se conclure.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur