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LE MENU

Un film de Mark Mylod

Un thriller gastronomique au scénario retors

Tyler a réservé un repas gastronomique chez le célèbre chef Slowik, auquel il a invité Margot. Rejoignant 10 autres convives, parmi lesquels une critique gastronomique, un couple de riches plutôt âgés, un acteur et sa femme, des hommes d’affaires, ils sont emmenés sur une île privée pour ce qui promet d’être une véritable expérience à 1 250 euros par tête. Mais à peine arrivés, l’hôtesse semble agacée par le fait que Margot ne soit pas celle indiquée sur la liste, car elle remplace l’ex petite amie de Tyler…

Le Menu film movie

C’est grâce à ce principe mettant le spectateur dans la même positon que les convives, découvrant avec surprise le plat suivant, que le film "Le menu" trouve une partie de sa réussite. Chapitré par plats et autres amuse bouche ou rince bouche, le scénario signé Seth Reiss et Will Tracy (un des auteurs de la série "Succession"), s’avère particulièrement retors, mettant les personnages dans une situation de stress extrême, alors que les rituels de claquement de mains du chef dirigeant son équipe en cuisine, que l’on n’appellera pas ici brigade pour rien, tous étant aux ordres et obéissant à un inquiétant comportement militaire. Anya Taylor-Joy, l’héroïne de la série "Le jeu de la dame", vue depuis dans "Last Night in Soho", joue les petits grains de sable dans une mécanique savamment huilée par le chef Slowik, interprété avec froideur par un Ralph Fiennes en pleine forme.

L’actrice s’engage avec aplomb dans un face à face sans merci avec ce chef dont l’amour de son métier l'entraîne ici dans des extrêmes dont a du mal à imaginer les limites. Si l’on se doute que chacun des convives a une raison bien précise d’être là, et que chacun représente un morceau de l’énigme qui sous tend l’ensemble, difficile de voir cependant la plupart des retournements de situation venir. Certains trouveront sans doute que le dénouement est un peu facile, mais il a le mérite de l’ironie. L’ambiance mystérieuse est en tous cas parfaitement rendue, mêlant le rafinement à l’effroi, alors que le piège se referme et que chacun des mets porte dans son nom lui-même à la fois les aspects politiques et ironiques d’un scénario bien ficelé.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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