BEAST
Un coup de griffe bien trop gentillet
Alors qu’une famille passe des vacances en Afrique du Sud, leur repos va être perturbé par un lion sauvage qui décime les locaux. Le petit safari prend alors une tout autre tournure…
Il fut un temps où Baltasar Kormákur était présenté comme un jeune cinéaste islandais prometteur, notamment suite au succès international de "Jar City". Forcément, lorsque les sirènes hollywoodiennes ont retenti pour lui, le réalisateur a franchi l’Atlantique, avec des projets à l’ambition plus discutable ("2 guns", "Contrebande"). Ce ne sont pas ses dernières tentatives, "À la dérive" en tête, qui ont effacé le manque de subtilité que nombreux lui reprochent. Et qu’on se le dise franchement, "Beast" ne sera pas le film de la réconciliation…
L’Afrique du Sud tient une place particulière dans le cœur du docteur Nate Daniels, pays dans lequel il avait rencontré son épouse, aujourd’hui décédée. Il profite alors d’avoir toujours un vieil ami à la tête d’une réserve naturelle pour organiser un séjour là-bas, avec ses deux filles. Mauvais timing ! Car c’est le moment choisi par un lion, seul rescapé de la traque des braconniers, pour se venger et déchiqueter tout humain se présentant sur sa route. Vous vous en doutez, le safari va prend le mauvais chemin et la rencontre attendue va bien se produire.
Plutôt efficace dans sa promesse de survival sanguinolent, avec un animal en images de synthèse particulièrement réussi, le métrage souffre surtout d’un scénario terriblement prévisible, bourré de bons sentiments et aux dialogues convenus. Sauf qu’à nous rabâcher que la famille est importante et la chasse d’animaux protégés, un crime, la tension en pâtit, nous offrant un résultat manquant cruellement de mordant pour véritablement nous faire nous cramponner à nos sièges. Malgré les beaux paysages et la présence d’Idris Elba, le monstre promis a plus des traits de chaton que d’œuvre rugissante…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur
