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LIBRE GARANCE !

Un film de Lisa Diaz

Remise en question

Dans un hameau perdu des Cévennes, Garance, âgée de onze ans, vit avec sa famille qui tente de vivre en autarcie. Survient dans le coin un braquage réalisé par deux activistes italiens. Des questionnements se déclenchent alors dans la communauté et bouleversent la vie du foyer…

Libre Garance ! film movie

Le charmant premier film de Lisa Diaz, avec son ambiance baba cool post soixante-huitard, nous berce d’une certaine mélancolie de la jeunesse. Elle y décrit une tribu de marginaux vivant en autarcie, qui fera sourire le spectateur. Après le fameux braquage, l'insouciance enfantine de la jeune fille se retrouvera alors face au danger et à la pensée anti-système dominant au sein de la famille. Car Garance va en effet aider le fugitif durant sa cavale, ce qui n’est pas dans la ligne droite de pensée de ses parents.

La famille gauchisante est quant à elle tiraillée dans son quotidien, l’un voulant des changements plus rapides que les autres. Et les questions de choix de vie et de positionnements politiques passent à l’écran au travers du regard de Garance. Ainsi l’enfant devra définir ses propres volontés et se forger des bases de réflexions. L'esprit des années 80 flotte sur le film, avec ses idéologies utopistes ou consommatrices, et le peu d’évolution de la position des femmes dans la société. Ainsi le scénario s’amuse à remettre en question le sujet de la parentalité et celui des relations parents enfants, la mutation de l'enfance vers l’adolescence servant de détonateur face au monde tel qu’il est.

Les paysages, remarquables, sont particulièrement bien mis en valeur. Quant à la justesse de jeu des enfants, elle se révèle grâce à un fin dosage entre légèreté et gravité, un défi que semble avoir voulu relever la réalisatrice. On flotte ainsi par moment entre poésie et récit romanesque, même si la mise en scène n’atteint pas les sommets espérés. Reste cependant Laetitia Dosch, qui incarne parfaitement le premier rôle aux côtés de Lolita Chammah et Grégory Montel, qui brillent tous deux par leur justesse d'interprétation.

L'apprentissage de Garance touchera sans doute le spectateur, même si tous les aspects de cette période d’incertitudes et de lutte pour se forger ses propres opinions paraît par moment quelque peu simplifiée.

David BrejonEnvoyer un message au rédacteur

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