LES MURS VAGABONDS
À la dérive…
Partant à la recherche d’un fantôme dans une vieille barre d’immeuble avec ses amis, Kosuke ignore qu’entre ces murs prêts à être démolis il va retrouver Natsume, son amie d’enfance. Leurs retrouvailles houleuses s’achèveront par un phénomène étrange : le bâtiment se retrouve à flotter au milieu de la mer, gardant pour seul lien avec l’ancien monde les enfants qui l’habitent. Livrés à eux-mêmes, ils doivent s’organiser tout en faisant face aux fantômes de leurs souvenirs pour survivre et qui sait… revenir peut-être un jour au monde réel ?
Sortie le 16 septembre 2022 sur Netflix
Nouvelle production du Studio Colorido (après "Loin de moi, près de toi" et "Le Mystère des pingouins"), "Les Murs vagabonds" n’est malheureusement pas le chef d’œuvre vendu par son affiche. Pouvant rappeler par certains points l’univers et l’esthétique de "Your Name", il est bien loin de l’égaler malgré son potentiel. Trainant en longueur, il perd son spectateur en même temps que le sens de sa propre histoire : le basculement dans une réalité parallèle où les protagonistes sont pris au piège dans un immeuble entouré d’eau est une bonne intuition mais l’idée ne suffit pas à faire un bon scénario...
Si le film est rempli de promesses d’un point de vue symbolique (l’attache aux souvenirs, les allusions mythologiques…), il noie son spectateur dans un ensemble de détails incompréhensibles et trop peu développés, pour ne pas dire inutiles. Partant à la dérive comme Natsume dans ses souvenirs, l’histoire se laisse porter au rythme de l’eau mais ne semble pas avoir de but. Le langage énigmatique employé tout au long du film, notamment autour de l’existence de Noppo, ne permet pas de trouver du sens aux protagonistes ou à l’intrigue. Les enfants rêvent-ils ? Si oui, où ce rêve va-t-il les mener ? Le principe de déployer un chemin initiatique avec des adolescents livrés à eux-mêmes aurait pu être mieux développé pour passionner petits et grands.
Ce manque de sens vis-à-vis des différents éléments du film est à déplorer car il aurait pu créer une réelle réflexion sur les souvenirs ou le fait de s’accrocher à son passé, comme l’a fait un film comme "Ricordi?" Le phénomène étrange qui se produit semble sortir de nulle part et ne mener nulle part, si ce n’est pour créer des péripéties sans dénouement. Pour autant, "Les Murs vagabonds" est un animé agréable à regarder pour son esthétique !
Adam GrassotEnvoyer un message au rédacteur