ARISTOCRATS
L'hyper-fragmentation de la vie
Hanako, jeune japonaise approchant de la trentaine, est poussée par ses parents à trouver un mari…
Tout comme Ozu les a magnifiquement traités dans sa filmographie, les questionnements autour de la famille, du mariage, du système de classe sont des piliers de la société japonaise. "Aristocrats" s’inscrit dans cette tradition et propose une lecture du système social japonais à travers la lorgnette du féminisme. Outre l’héroïne, ce sont plusieurs femmes qui nous sont présentées et qui développent entre elles des rapports assez riches. Nous pouvons cependant regretter que les thématiques abordées dans le film n’apportent rien de réellement neuf. De même, la réalisation est d’une grande froideur et pourra tenir à distance le spectateur occidental. L’ensemble peut sembler manquer d’entrain et d’audace.
Cependant, à l’image des personnages cloisonnés dans leur cercle social et dont les transfuges ne s’extraient qu’avec peine, c’est la ville de Tokyo elle-même qui semble compartimentée. La caméra de Yukiko Sode parvient à décrire avec grâce cette barrière sociale qui devient architecturale. De même, le découpage en 5 chapitres vient accroître ce sentiment d’une société profondément fractionnée. C’est dans cette hyper-fragmentation de la vie que réside la partie la plus réussie de cette œuvre.
Rédacteur également membre du LYF
Romain MaltagliatiEnvoyer un message au rédacteur