Festival Que du feu 2024 encart

GHOST SONG

Un film de Nicolas Peduzzi

Portrait saisissant de marginaux cabossés par la vie

Alors qu’un ouragan se rapproche de la ville de Houston, une rappeuse et un fils de bonne famille essayent de combattre leurs propres démons avant que le chaos ne s’abatte sur la cité texane…

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Nicolas Peduzzi est définitivement fasciné par Houston. Après y avoir déjà planté sa caméra pour son premier métrage, "Southern Belle", son deuxième documentaire prend à nouveau pour décor la ville texane. Cette fois, on suit le parcours d’Alexandra, plus connue sous le nom de scène de OMB Bloodbath, Nate et Will dans une course pour leur propre survie. Car dans cette prison à ciel ouvert où tout semble les empêcher de s’échapper, ce sont leurs propres démons que doivent affronter les protagonistes. La menace d’un ouragan approchant est presque anecdotique, tant leur quotidien est déjà dicté par un chaos omniprésent, par la banalisation des échanges de balles et des règlements de compte.

Leurs parcours sont évidemment différents (une ancienne membre de gang qui commence à percer dans le rap, un fils de milliardaire renié par sa famille et devenu accro aux amphétamines, un jeune homme au cœur brisé suite à un avortement), mais le schéma est le même : une enfance sans l’insouciance de l’âge, des parents absents ou au comportement problématique, des rêves pour oublier la violence de leur existence, des drogues pour imaginer une autre vie, un possible où les fantômes de leur passé auraient enfin abandonné de les torturer. Dans cette « ghost town », ils déambulent poétiquement dans une parade nocturne envoûtante où se mêlent le réalisme et la fiction.

Dans le film, il n’y aucun jugement, aucune volonté de constater un prétendu échec de ces êtres rencontrés sur le chemin. Au contraire, tout le travail sur la lumière, le son, les angles ont pour but de sublimer ce microcosme, transformer cette brutalité en art, capturer l’onirisme du désespoir. L’objectif n’est jamais de montrer, mais de faire ressentir, de susciter de l’émotion en invitant au symbolisme et en reprenant les codes du ciné US indé. Bercé par une musique Hip-Hop, "Ghost Song" est un voyage magnétique où les situations sont tellement « bigger than life » qu’elles paraîtraient invraisemblables si nous n’étions pas dans un documentaire. Envie de faire un détour par Houston ?

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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