MA NUIT
Avancer à nouveau
Marion a dix-huit ans. Rentrant chez elle, elle découvre le gâteau d’anniversaire que sa mère a préparé pour Alice, sa sœur disparue. Après une engueulade avec sa mère, elle claque la porte et rejoint des amies, puis un autre groupe. Plus tard dans la nuit, elle croisera le jeune Alex dans la rue, qui lui proposera de la raccompagner…
Ancienne directrice de casting, sur notamment "Ponette" de Jacques Doillon, "The Grand Budapest Hotel" de Wes Anderson, ou "La Tête haute" d'Emmanuelle Bercot, Antoinette Boulat réalise ici son premier long métrage. S’ouvrant sur une citation évoquant les gens ayant récemment perdu quelqu’un, "Ma nuit" débute avec les errances d’une jeune femme, Marion, ayant perdu sa sœur Alice, échangeant avec mère puis amies, avant de s’engouffrer dans une soirée comme pour oublier ce qui l’accable. Mais après la soirée en boîte de nuit, en compagnie de deux copines, c’est la rencontre avec un jeune homme fantasque, Alex, qui viendra la sortir de sa torpeur, stimulant sa curiosité comme son propre élan de vie.
Si les débats philosophiques (sur le climat pour lui, sur la notion de fragilité pour elle…) semblent un peu faciles, on appréciera cependant la complicité naissante entre les deux êtres, tout comme la qualité d’une bande originale qui les accompagne dans quelques moments contemplatifs (en bords de Seine, le long des canaux parisiens…). Lou Lampros ("De son vivant", "Médecin de nuit") incarne avec fébrilité cette jeune femme peinant à s’apaiser, face à Tom Mercier (la révélation de l’ours d’or "Synonymes") qui retrouve ici des aspects aériens. Reste que l’on s’interroge sur la nécessité du surgissement d’un drame (on ne dira pas ici lequel) pour amener le discours, cependant fort juste, sur le lien entre liberté et absence de peur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur