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PRISONERS OF THE GHOSTLAND

Un film de Sono Sion

Une série B peu digeste, mais ponctuée de quelques fulgurances

Trois femmes s’échappent d’une maison close asiatique, sous les yeux de leurs collègues exposées en vitrines ou aux balcons. Le patron du lieu, le Gouverneur, sorte de cowboy vêtu de blanc, sort d’une cellule un homme blanc, Hero, que ses hommes forcent à revêtir une combinaison équipée d’explosifs qui se déclencheront dans diverses situations selon leur position sur son corps. Il le charge de retrouver Bernice, sa fille adoptive, l’une des trois fuyardes, ceci en moins de trois jours, puis de la lui ramener en deux jours…

Prisoners of the Ghostland film movie

Sortie le 30 décembre 2021 sur OCS

Nicolas Cage devient visiblement un abonné des séries B. Après le remarqué "Mandy", le voici plongé dans l’univers d’un cinéaste japonais hors du commun, Sono Sion, auteur des remarqués "Love Exposure", "Why Don't You Play in Hell" et "Cold Fish". Un univers fait de violence et d'humour décomplexé, qui s’avère malheureusement difficile à décrypter ici, tant les références et mélanges semblent nombreux et improbables. Avec pour décors principaux une sorte de rue du plaisir et un camp à la Mad Max, tous deux semblant résumer ce qu’il reste de l’humanité dans un monde post-apocalyptique : d’un côté la puissance armée d’un monde qui gère argent et le destin des femmes, de l’autre un camp de gens en guenilles qui tentent de garder le temps arrêté, tenant une corde qui retient l’aiguille d’une horloge géante. Entre les deux, les apparitions de fantômes, autour d’un bus mystérieux doté de projecteurs éblouissants, dont l’explication ne viendra que très tardivement.

Non content de mêler les références, Sono Sion mélange aussi les races (la plupart des acteurs sont japonais, quelques acteurs occidentaux jouent les personnages principaux...) brouillant ainsi tout repère, les éléments temporels (la banque du braquage que l’on voit en flash-back se trouve aussi dans la rue qui mène au bordel... celle-ci semblant fonctionner telle une miniature du monde), mais aussi les cultures puisque certains éléments sont édictés à la manière du théâtre traditionnel japonais, par des personnages plantés dans le décor même. Maniant l’humour avec une certaine forme d’absurde mâtinée de violence, comme à son habitude, l’auteur affuble le personnage de Nicolas Cage de réactions désarmantes, mais s’amuse aussi surtout, avec une petite dose de féminisme, des dégâts que peut lui infliger sa combinaison s’il se comporte « mal » avec celle qu’il est censé ramener. Pour le reste, il faut bien avouer que les tenants et aboutissants de l’histoire ne sont pas d’une limpidité absolue et que l’on frise parfois l’indigestion d’informations visuelles.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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