MYSTÈRE
Comme un goût de résumé
Victoria et son père Stéphane emménagent dans une maison dans le Cantal. Depuis le décès de sa mère, celle-ci n’a pas prononcé un mot, et Stéphane espère que l’année sabbatique qu’il entame permettra d’améliorer les choses. Lors de leur première randonnée ensemble, il s’égarent et sont accueillis par un vieil homme qui offre en douce un chiot à Victoria, dont elle va tenter de cacher la présence à son père. Lorsqu’elle demande à cet homme comment l’animal s’appelle, il lui répond « mystère »…
"Mystère" est de ces films pleins de bonnes intentions, qui allient thématiques environnementales (la protection du loup...) et rurales, avec en fond un drame familial (la mort de la mère, le retour à la vie de la fille, le difficile rapport au père...). À trop vouloir être didactique et faire passer des messages, le film passe à côté de tous les aspects potentiellement poétiques (ou nostalgiques), malgré la belle photographie des magnifiques paysages du Cantal, signée Fabrizio Fontemaggi. Les causes de ceci ? Des choix narratifs qui réduisent au strict nécessaire la plupart des scènes, anéantissant par leur succession linéaire presque toute émotion.
On ressort de là avec la sensation d’avoir eu devant soi une histoire en or (puisque cette amitié entre une petite fille et un louveteau qu'on lui a donné en croyant qu'il s'agissait d'un chien est tirée d’une histoire vraie), que l’on aurait réduite à l’état d’une très longue bande annonce, de nombreuses scènes paraissant de l’ordre du résumé, quand ce n'est pas du raccourci. La frustration est donc forcément au rendez-vous, la complicité entre la petite fille et le louveteau étant réduite au minimum, la jeune Shanna Keil (qui ne démérite pas) n’étant pas vraiment pourvue en dialogues, et les messages ecolos du film passant à coup de phrases slogans propres à marquer les esprits des plus petits, du type « le plus dangereux ici c’est l’homme », l’animal a besoin d’« un maître au cœur pur » ou si on le relâche en liberté c’est « pour son bien ».
À force de ne garder que des scènes nécessaires au récit, "Mystère", second long métrage de Denis Imbert, après "Vicky" en 2016, lui qui avait été 1er assistant réalisateur sur "Loup" de Nicolas Vanier, sorti en 2009, se vide de ce qui faisait justement son intérêt premier : sensibiliser sur la cohabitation possible entre humains et loups, malgré les dégâts sur les troupeaux, ou la peur irrationnelle des habitants. Dommage.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
calimero
dimanche 11 septembre - 12h29
Très beau film, La nature, paysage, histoire très attendrissante.
Mais surtout, la bêtise humaine, à force d'envahir les territoires, les animaux sauvages n'ont plus leur place, comme il est plus pratique de les tuer et prendre leur espace.
janilou
dimanche 2 janvier - 7h33
quel belle histoire d'amour de redonner gout a sa petite fille et merveilleux paysages du Cantal.
touchant a voir absolument en famille garantie vous allez adorer.