CLIFFORD
Un petit conte sympathique
Emily, jeune fille de 12 ans, avoue à sa mère qu’elle est harcelée au collège par des filles de sa nouvelle classe, mais lui interdit d’intervenir. Devant partir en déplacement, cette dernière la confie pour deux jours à son oncle Casey, plutôt irresponsable, croisant les doigts pour que rien n’arrive de fâcheux. Mais lorsque dans le parc voisin, sous la tente de l’étrange Monsieur Bridwell, Emily tombe sous le charme d’un adorable petit chien rouge, son oncle s’oppose à ce qu’elle adopte l’animal. Une fois rentrée à leur appartement, elle découvre que celui-ci s’est planqué dans son sac à dos, et obtient de son oncle qu’il puisse passer la nuit chez eux, avant de pouvoir le rendre. Mais au réveil, le chiot, qu’elle a entre-temps baptisé Clifford, est devenu géant…
Connu en France pour avoir réalisé "Alvin et les Chipmunks - A fond la caisse", Walt Becker signe un joli conte de Noël en cette fin 2021. Séduisant à la fois par ses personnages principaux, de l’oncle dilettante interprété avec malice par Jack Whitehall (vu dans "Casse-noisette et les quatre royaumes" et dans un autre film aux héros canin intitulé "Royal Corgi") au mystérieux responsable d’un refuge pour animaux joué par John Cleese (membre des Monty Pythons figurant dans "Un poisson nommé Wanda" et donnant sa voix au Roi dans "Shrek 2" et "Shrek le troisième"), en passant la jeune Darby Camp qui campe justement une héroïne plutôt consciente de sa propre situation de fille « différente » (elle ne se sent pas à sa place en tant que boursière dans un collège huppé).
Si l’on a du mal initialement, alors qu’il est de petite taille, à oublier que le chien est en images de synthèse, il est étrangement plus facile de passer outre dès lors que celui-ci fait trois mètres de haut. Et si les gags sont parfois attendus, comme par exemple avec le gardien d’immeuble psychorigide quant au règlement ou chez le vétérinaire, l’humour trouve à chaque fois une juste dose entre catastrophes à même d’amuser les enfants, grossièretés provoquant l’hilarité des ados et légères digressions pouvant faire sourire les adultes. La trame générale reste certes un peu balisée, entre laboratoire génétique malfaisant, patron aussi mégalo que malhonnête, et grand discours final, mais les effets spéciaux étant plutôt réussis, les surprises au rendez-vous, et une certaine poésie se dégageant ponctuellement de l’ensemble (avec le couple d’avocats par exemple…), on en espérerait presque une suite.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur