FISHERMAN’S FRIENDS
Rafraîchissant comme les embruns de Port Isaac
Quand Danny, agent artistique londonien, débarque à Port Isaac pour l’enterrement de vie de garçon d’un ami, il est loin de se douter qu’il est sur le point de signer le groupe qui va changer sa vie. Même si les chants de marins des Fisherman’s Friends ne sont pas le genre de titres qui cartonnent en 2010, Danny va tout faire pour permettre à ce groupe improbable de percer…
Même si "Fisherman’s Friends" se vend comme une comédie britannique, sachez qu’on est très loin de la génialissime "Blood and Ice Cream Trilogy" d’Edgar Wright ("Shaun of the dead", "Hot Fuzz", "Le Dernier pub avant la fin du monde"). Le film de Chris Foggin n’est pas dénué d’humour, mais ce n’est clairement pas pour cela que nous lui accordons cette note de 4.
Pourtant, les choses n’avaient pas vraiment bien commencé. Les premières minutes sont consacrées à un empilement de clichés qui finirait presque par devenir gênant. Les londoniens méprisants font du paddle et se retrouvent coincés sur un rocher. Ils sont secourus par les habitants de Port Isaac, individus mal dégrossis mais avec un grand cœur, etc., etc. Vous avez compris l’idée. C’est assez poussif, et on se dit à ce moment-là qu’on va passer deux bien longues heures si la suite est dans la même veine.
Mais comme Danny se laisse peu à peu séduire par l’authenticité et les valeurs fraternelles des Fisherman’s Friends, on se laisse embarquer par cette histoire ô combien improbable et pourtant inspirée de faits réels. En outre, même si l’acte 1 est poussif, on a toujours les sublimes paysages des Cornouailles et la bande originale pour se consoler. Rien que pour ce plongeon à pieds joints dans la culture cornique, le film vaut le coup.
La mise en scène est simple — pour ne pas dire simpliste — mais in fine, on oublie ce manque d’originalité, tant l’histoire et le background qui va avec se suffisent à eux-mêmes. En effet, le succès des Fisherman’s Friends, phénomène culturel passé complètement inaperçu de notre côté de la Manche — malgré 11 semaines passées dans le top 40 au Royaume-Unis — est empreint d’une authenticité et d’une beauté qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Plus largement, on en vient à songer à toutes ces cultures traditionnelles qui tombent peu à peu dans l’oubli au profit d’un formatage consumériste qui a de quoi rendre bien triste. Pour ces deux heures pleines de belles valeurs, de belle musique et de beaux paysages, tous plus authentiques les un que les autres, nous vous invitons vivement à découvrir les "Fisherman’s Friends" et leur histoire.
Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur