CRUELLA
Une origin story plutôt réussie
Qui est véritablement Cruella d’Enfer, la grande méchante des « 101 Dalmatiens » ? Est-elle née avec ces cheveux bicolores, sa folie meurtrière et son amour pour les manteaux en fourrure faits avec, pourquoi pas, des poils de chiens ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Cruella, c’est ici…
Quand Disney n’achète pas des sociétés de productions à l’immense catalogue et ne produit pas des films de super-héros, la firme aux grandes oreilles continue à exploiter son propre catalogue en remettant au goût du jour les classiques qui ont fait son succès. Si la plupart de ces remakes sont désastreux, certains, comme "Cruella", semblent être force de proposition, tout en étant larvé de fan-service (jusqu’à la scène post-générique bien sûr, pour ceux qui n’auraient pas réagi aux différents noms de Jasper, Horace, Anita et Roger).
Le film de Craig Gillespie revient donc aux origines de celle qui est sans doute la méchante la plus terrifiante de Disney. La prendre comme protagoniste est une gageure, car comment rendre un tel personnage attachant ? Il faut lui créer une enfance triste, et la confronter à quelqu’un qui est encore pire qu’elle, et c’est chose faite avec le personnage de la Baronne.
Si ce film a plein de défauts, en particulier un usage légèrement abusif des images de synthèses pour recréer des décors, des effets de caméra et les chiens (en particulier les trois dalmatiens), ainsi qu’une tendance à l’outrance, qui le fait tirer du côté de "Romeo + Juliette" ou "Moulin Rouge" (ce qui alourdit une narration qui peine parfois à avancer dans un film de plus de deux heures), ce long-métrage est néanmoins bourré d’idées. En effet, le traitement qui est fait de l’univers de la mode dans les années 70 est très réussi et chaque défilé, tant de la Baronne que de Cruella, est à la fois très rythmé et grandiose, plein d’énergie et de folie.
Traiter de la mode par le biais de deux personnages féminins peut être un pari risqué, tant les profils sont proches de ceux du "Diable s’habille en Prada". Pourtant le film de Craig Gillespie parvient à tirer son épingle du jeu en proposant un personnage de Cruella proche de ce qu’a réellement vécu Alexander McQueen chez Givenchy (voir le superbe documentaire "McQueen").
Donc pour conclure, un bon moment, qui pique parfois un peu les yeux, du grand spectacle et de la mode à tous les étages, une backstory originale et bien travaillée de la plus grande méchante de Disney ! (PS : Disney à beaucoup d’argent et ça se sent dans la BO qui fait de Cruella une icone Rock un peu punk).
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur