LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS
Une relecture moderne et divertissante réduite au tour d'une île
Passe-partout le ouistiti vit dans un village de crustacés au pied des falaises d’une île, avec sa mère sur-protectrice qui veut lui éviter tout danger. Mais cet adolescent rêve d’aventure et surtout d’explorer le monde comme son idole Juan Frog de Léon. Alors le jour où le roublard Phileas, grenouille surfeuse et voleuse débarque, il le suivra dans son pari fou, réaliser un tour du « monde » en 80 jours, soit 10 de moins que son idole…
"Le Tour du monde en 80 jours" est en réalité le tour d’une île, sur laquelle vit l’anti-héros, un ouistiti rêveur et plutôt maladroit, dont le monde se réduit à sa chambre dans laquelle sa mère l’enferme dès qu’elle sent pour lui le moindre danger. Le portrait de celle-ci, livré assez rapidement, permet d’ailleurs de donner le ton comique du film. Elle a un brushing pas possible à mèches blanches, est autoritaire, en fait des tonnes (voir les torrents de larmes qu’elle déverse pour mieux le culpabiliser de vouloir la laisser...) et utilise les pires moyens pour le retenir (y compris une porte comprenant une bonne dizaine de cadenas...). Persécuté par les crevettes teigneuses du coin, l’aventure viendra donc d’un étranger pour Passe-partout, en la personne d’une grenouille pickpocket dénommée Philéas, rapidement soupçonnée d’avoir fait sauter la banque locale. Et c’est parti pour un peu d’action !
À noter quelques adaptations au contexte animalier ou à la société d’aujourd’hui, pas forcément très inspirées, avec les « palourdes » comme monnaie, les « coquimages » pour les selfies (photos qui serviront de preuve des différentes étapes), ou encore la Choré de fin de métrages (à laquelle on espérait échapper vue qu'elle était tournée en dérision) et d’autres en termes de langage plutôt sympathiques (du genre « voilà la police de la grammaire »...). Les poursuivants de Philéas, tentant de faire échouer l'expédition sont remplacés par une souris policière (potentiellement le personnage le plus intéressant). Les allusions à des codes contemporains sont quant à elles plutôt bien vues, avec la présence de scorpions motards en Harley dans le désert, ou une référence tardive à Superman (« c’est un oiseau, c’est un avion... ») et feront que les adultes pourront aussi suivre avec plaisir l’aventure.
Côté animation, les images de synthèses sont irréprochables, assurant une certaine fluidité aux mouvements des personnages, et la vraie bonne idée est d’avoir rajouté quelques éléments dessinés en 2D pour certains éléments, donnant un cachet très particulier à l’ensemble. Il en va ainsi des larmes, de l’écume des vagues, des bulles, pour ce qui est de l’eau, mais aussi du sable ou de la poussière, pour ce qui est du désert. En bref, un long métrage d’animation à la fois divertissant et amusant, proposant quelques personnages secondaires saugrenus (les crevettes, le fameux explorateur légendaire; la souris flic...) mais tout de même clairement orienté vers les enfants.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur