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SONS OF PHILADELPHIA

Un film de Jérémie Guez

Si Rocky n’avait pas choisi la boxe…

Peter et Michael sont frères, ou plutôt cousins. Mais dans les rues de Philadelphie, ça ne fait pas grande différence, surtout quand on fait partie du milieu du crime organisé. C’est Michael qui gère les affaires, mais il est sur la pente descendante, ses colères et son irascibilité vont finir par le faire tuer. Peter, la force tranquille, malheureux comme les pierres, ne sait pas comment faire pour protéger ce cousin, la seule famille qui lui reste…

Sons of Philadelphia film movie

Jérémie Guez, que l’on avait pu découvrir avec "Bluebird", qui est en ce moment sur Canal Plus, apprécie particulièrement les hommes taiseux, qui oscillent à la limite du crime, sans en faire réellement partie. Des hommes marqués par la vie, silencieux, durs et seuls. Des hommes épais qui se sont pris des coups et qui en donnent. Des hommes qui n’aspirent qu’à une seule chose : la tranquillité.

Il avait su trouver une parfaite incarnation de cet idéal à la fois dépassé et intemporel avec le choix de Roland Moller. Et pour ce nouveau film, c’est Matthias Schoenaerts qui prend la relève, avec toute la tristesse dont est capable son regard et toute l’humanité que dégagent les grognements et respirations qui émanent de son corps épais.

La force et la faiblesse de cette histoire est qu’elle est très lente, très contemplative et sans espoir aucun. Il s’agit d’une tragédie urbaine vaguement mafieuse. Les protagonistes sont de petits criminels dont la fin est inéluctable. Très archétypaux, les personnages peinent à être touchants, bien que les acteurs les incarnent du mieux qu’ils le peuvent. Nous ne parlerons pas ici du personnage féminin, cela risquerait de faire perdre au film le peu de crédit qu’il lui reste.

Les moments les plus réussis de cette histoire sont sans doute les scènes à la salle de sport, très physiques. Les images viennent alors convoquer un imaginaire cinématographique, celui du grand boxeur de Philadelphie, "Rocky", dont Mathias Schoenaerts devient alors un double solitaire et dévasté.

Ainsi donc, après une scène d’ouverture pourtant très prometteuse, et profondément dépressive, ce film tient exactement les promesses de cette première scène, sans jamais cependant les dépasser, ce qui s’avère être finalement dommageable. Un film que l’on peut donc aller voir si on est en manque de salles obscures, ou du corps massif de Mathias Schoenaerts et de ses yeux de chiens battus, mais sinon, il s’agit d’un film tout ce qu’il y a de plus dispensable.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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