DANS LES ANGLES MORTS
Rien à voir, même au-delà des angles morts !
Un couple décide de quitter New York pour s’installer à la campagne. Là-bas, ils vont rapidement découvrir la tragédie s’étant déroulée dans leur nouvelle demeure. Ce qui pourrait être une sordide histoire va s’avérer être bien plus dérangeant lorsque les similitudes avec leur quotidien se multiplient…
Sortie le 29 avril 2021 sur Netflix
Une famille qui quitte la ville pour s’installer à la campagne… En voici un pitch super original ! Cet archétype de trame narrative des films d’horreur est pourtant bel et bien la structure de "Dans les angles morts", adaptation d’un roman d'Elizabeth Brundage. Si l’intrigue laissait présager le pire, celui-ci va bien se produire, mais pour d’autres raisons. Car malgré le marketing de Netflix et son histoire, la réalisation de Robert Pulcini et Shari Springer Berman n’est pas un métrage d’épouvante, ce qui risque de décontenancer tous ceux s’attendant à leurs doses de jumpscares et de frissons. Au contraire, durant près de deux heures, ce drame champêtre va s’amuser à développer une imagerie plus proche du mysticisme que de l’effroi, invitant l’allégorie bien plus que les démons.
Mais comme le suggère le titre, tout se joue dans les détails (paraît-il même que le Diable s’y cache). Et c’est là que le bât blesse, dans cette incapacité à tenir ses idées jusqu’au bout, à développer une cohérence scénaristique et esthétique, à maintenir un quelconque rythme autre que la balade soporifique qui nous est proposée. Sans évoquer un final complètement raté (et par « final», on entend tout le dernier tiers), le film ne réussit jamais à nous plonger dans une atmosphère qui se rêverait anxiogène, la faute à des partis-pris douteux (flashbacks, faux rêves) et un style proche d’un épisode peu glorieux d’une série fantastique des années 90. Si le casting est indéniablement talentueux, et s’ils ont passé beaucoup de temps à observer les angles morts, leur prestation ne suffira pas à éviter l’accident de cette 4L : laborieux, lent, long et lourd…
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur