Festival Que du feu 2024 encart

ICEMAN

Un film de Felix Randau

Quelques étincelles d’humanité au cœur d’une violence brute

Kelab, chef d’une tribu vivant dans les Alpes il y a 5 300 ans, célèbre la naissance d’un nouveau né par une étrange cérémonie. Mais pendant qu’il est à la chasse, son village est pillé et incendié par trois hommes. Retrouvant le bébé encore vivant au milieu des victimes, il se met en route à travers la montagne, espérant notamment retrouver les coupables…

Iceman film movie

Un carton sert d’introduction, indiquant qu’en 1991, à la suite de la fonte d’un glacier, un corps a été découvert. D’abord envisagé comme étant celui d’un alpiniste, celui-ci s’avérera avoir en réalité 5300 ans. Et le film de Felix Randau, également au scénario, tente d’imaginer quelle a pu être la vie de cet homme, dont le parcours s’est terminé dans les glaces. Choisissant l’option d’une traque bientôt réciproque, c’est avec une certaine intelligence que celui-ci ponctue l’épopée de cet homme de gestes tâchant de montrer l’émergence d’une once d’humanité dans ce personnage capable d’une incroyable sauvagerie, comme dans le comportement de ceux qu’il va pouvoir croiser.

Car en effet, "Iceman" aborde la violence de manière frontale, depuis le pillage du village et le sort réservé à la compagne du héros, jusque dans ses efforts de survie ou de vengeance : doigts enfoncés dans les yeux de l’ennemi, flèches transperçant la chair, combat sauvage à la hache… Tachant de rendre toujours l’échelle imposante de la montagne, par des cadrages souvent en contre-plongée, Felix Randau magnifie aussi la rudesse des lieux et du climat, composant quelques plans mémorables, au sommet d’une crête ou sous une arche de glace. Les claustrophobes auront forcément quelques frissons, au fil de ce parcours crépusculaire qui ne renierait sans doute pas ses influences côté "The Revenant" ou "Retour à Cold Moutain", sans en atteindre cependant la maestria ou l’émotion, mais qui offre un rôle particulière physique au convaincant Jürgen Vogel ("La Vague").

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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