PENGUIN BLOOM
Un drame de l'apaisement
Sam Bloom est une mère aimante, fan de surf comme son mari, avec lequel elle a eu trois enfants : Noah, sa fille aînée, Rueben et Oli, ses deux garçons. Mais lors d’un voyage en Thaïlande, Sam est victime d’une chute accidentelle. Paralysée, elle peine à retrouver le sourire et à calmer sa profonde colère…
Sortie le 27 janvier 2021 sur Netflix
Présenté au dernier festival de Toronto, "Penguin Bloom" semble être un film parfaitement calibré pour les Oscars. Naomi Watts y trouve un rôle sur mesure, tiré d'un vrai destin, en ce personnage de mère australien au bonheur bousculé par un accident qui l'oblige à rester en fauteuil roulant et à dépendre de ses proches dans ses moindres gestes quotidiens. Bouleversante, l'actrice ménage ses effets, même dans la colère, froide et retenue, affichant finalement plus la fragilité de son personnage, désormais inquiet du regard des autres et ne supportant pas la compassion ou la pitié.
Les décors sont d'emblée lumineux, affichant énergie et vie, accompagnés de la voix-off de la fille, Noah, qui raconte le destin de sa mère, pour mieux cacher sa propre souffrance. Avec un certain tact, la douceur des éléments, de cette cote balayée par les vents, est sans cesse affichée, pour mieux servir de repère, comme cette mer, objet de désir et symbole d'union de cette famille. A l'aide d'un oiseau blessé, devenu parabole de la mère elle-même, le personnage de Sam sera amené à reprendre le contact les autres, comme le contrôle de son existence. Une ode à la vie et au courage, qui jamais n'élève le ton, préférant suggestion et patience, qui donnent au film un aspect résolument contemplatif.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur