CITY HALL
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La municipalité de Boston, avec son Maire Martin J. Walsh, démocrate, et ses équipes travaillant d’arrache-pied pour mettre en place leur politique sociale, culturelle et la plus possible égalitaire…
Le film est une juxtaposition de scènes passant en revue tous les services de la ville de Boston : maintien de l’ordre, ramassage des ordures ménagères, sécurisation d’un événement (parade des red socks vainqueurs en 2018), prise en charge des enfants sous l’emprise de la drogue, gestion des permis de construire, demandes administratives de papiers, gestion de la mémoire (riche) de la ville, commission accessibilité, ceci jusqu’à l’écœurement. Un côté patchwork poulet sans-tête. Tout ça ne fait pas un film. Même si Frederick Wiseman essaye de lutter contre cette hétérogénéité avec des apparitions du maire dans diverses circonstances (réunion stratégique, célébration, rencontre avec une communauté...). Mais cela ne suffit pas.
On retrouve cependant la question récurrente de Wiseman : comment faire corps, communauté, de toutes ces individualités. Dans ce film, trop long, il se perd dans l’exhaustivité et noie son public dans des nappes discursives interminables. Faire communauté passe par des discours (certains très poignants comme les témoignages d’anciens combattants), mais jamais il n’arrive pas à incarner la communauté par l’image, se perdant dans une logorrhée systématique. On aurait préféré voir plus d’action des services, à l’image de l’impressionnante séquence du camion benne absorbant et détruisant les plus improbables et massifs objets collectés. Restent quelques éléments à apprécier, pour les amateurs de plans de ville et de monuments d architecture brutaliste américaine (la mairie).
Nicolas Le GrandEnvoyer un message au rédacteur