EL ARTE DE VOLVER
Le besoin de s’intégrer à nouveau
Noemí, actrice, est de retour à Madrid pour voir sa famille et passer une audition pour le rôle principal dans une série. Elle rend d’abord visite à son grand père, en maison de repos, puis retrouve sa sœur dans la maison familiale…
Premier long métrage de Pedro Collantes, présente dans la section Biennale College du Festival de Venise, "El Arte de volver" est un film espagnol teinté de nostalgie et de bienveillance, qui parvient à provoquer une certaine émotion. Grâce à son actrice principale, Macarena García, en permanence sur le fil du rasoir, entre souhait d’une proximité retrouvée, doute, et remontée de souvenirs douloureux. Les saynètes s’enchaînent ainsi, comme de petits chapitres, la jeune femme renouant avec son grand père, avec sa sœur, avec un ami proche, avec une amie artiste... avant de rencontrer un chauffeur de taxi roumain. Autant de moments partagés, lègers et difficiles, qui formeront au final son envie (et sa décision) de rester ou de repartir.
Chaque petit épisode met en avant les réactions des personnages, par des gros plans ciblés, et permet d’aborder sous un angle différent la perte de lien liée à l’exil : le manque de complicité, l’éloignement et la difficulté à donner de l’importance au quotidien ou aux demandes de ceux qui sont loin. Avec quelques touches d’humour surtout liées au métier d’actrice (la scène d’ouverture dans l’attente d’un casting est assez délicieuse...) ou de scénariste (les digressions sur l'intrigue de la série télé la tourne gentiment en dérision...), Pedro Collantes fait mouche et convoque une vraie ambiance nostalgique.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur