THE ASSISTANT
Le harcèlement observé dans un film un peu trop clinique
Jane a été engagée comme secrétaire chez un puissant producteur. Isolée, peu soutenue par ses collègues, elle doit faire face aux exigences et colères de cet homme, tout en observant les allers-venues de ses différentes relations…
Présenté au Festival de Berlin 2020, dans la section Panorama, "The Assistant" est un film qui s’inscrit en pleine actualité puisqu’il décrit le harcèlement moral et sexuel exercé par un puissant homme de divertissement. L’exposition est assez efficace, montrant d’emblée l’isolement de la jeune femme (l’assistante du titre), dans le détail de ses tâches quotidiennes répétitives et aliénantes (allumage des ordinateurs, préparation du café, ménage, photocopies, récupération du pressing, gestion de réservations...), mais aussi dans ses rapports à ce chef incarné au départ par une porte fermée et une voix au téléphone, et à des collègues peu aidants.
En se concentrant ainsi sur une assistante lambda, chargée de faire souvent tampon avec une épouse qui n’est pas dupe, c’est la loi du silence qui est mise en évidence, ainsi que la complicité passive des collaborateurs, et finalement l’impuissance à dénoncer des faits. Malheureusement, en choisissant cette voie, et malgré la qualité de jeu de Julia Garner, le film n’a pas la puissance d’un "Scandale", où les femmes décident de s’unir pour dénoncer le monstre. Sans aspérité, le film n’est au final qu’une honnête dénonciation d’une situation de harcèlement et un constat d’impuissance, ce qui n’est déjà pas si mal.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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samedi 6 août - 8h38
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