THE TURNING
Mais attends, c’est pas possible, c’est pas fini ?
Kate quitte sa colocataire pour devenir la professeure de Flora, une jeune fille qui vit seule avec sa gouvernante dans l’immense demeure familiale. Alors que tout se passe pour le mieux entre la fillette et sa nouvelle institutrice, l’arrivée de son grand frère et le souvenir de l’ancien garde-chasse plonge la maison dans l’effroi…
Sortie le 30 juin 2020 en VOD
Le film de Floria Sigismondi aurait aisément pu atteindre la note de 2, voire de 3, s’il avait proposé un troisième acte, une résolution, même classique ou déjà vue. Mais non. Au contraire, le film nous laisse sur notre fin avec un flash-back qui promet un nouveau départ, mais qui semble plutôt proposer une fatalité définitive. Nous sommes remontés trop loin pour savoir quoi faire de cette fin ouverte.
Mais si ce n’est cette fin déplorable, le film est tout de même force de propositions dans une forme plutôt très usitée du genre fantastique, celle de la maison hantée.
En effet, impossible de ne pas penser à la noire bâtisse de "Dracula" lorsque Kate arrive devant ce grand portail, cette longue allée bordée d’arbres, cette demeure isolée, hors du temps, avec un bassin, un labyrinthe, des ailes condamnées, des caves et des passages secrets. Toute l’imagerie du cinéma d’horreur classique s’y retrouve, y compris la vieille gouvernante protectrice semblant faite de la même matière que le lieu.
Pourtant, dans la mise en scène de l’horreur, le film s’attache à la modernité avec des jeux de reflets et de jump scares, des apparitions fugaces d’une image dans le plan et des jeux d’ombres et de lumière, en particulier lors d’une partie de cache-cache dans les caves où le rayon d’une lampe torche n’est pas sans rappeler, avec moins de virtuosité, celui du même objet chez Sam Raimi dans le premier épisode d’"Ash vs. Evil Dead".
Il y a tout de même, comme susmentionné, des morceaux de bravoure dans ce film. Ils sont éminemment efficaces et donnent à eux seuls toutes ses vertus à "The Turning". Il s’agit de deux scènes de lit, très rapprochées. La première est dans une chambre déserte, porteuse d’une lourde histoire, et la seconde est au cœur même de l’intimité de la protagoniste. Scène où elle prend une chose, fugacement montrée, pour une autre.
Avec "The Turning", il y aura peut-être pour vous quelques frissons à la clé, mais préparez-vous à rester sur votre faim.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur