HOTEL BY THE RIVER
Une fable poétique bouleversante
Un vieux poète persuadé de bientôt mourir décide de faire venir ses deux fils qu’il n’a pas plus vu depuis longtemps dans l’hôtel où il réside. Une jeune femme venant de vivre une déception amoureuse rejoint également ce lieu, accompagnée d’une amie. Les destins de ces protagonistes vont alors s’entremêler…
Dévoilé en 2018 au festival de Locarno et de Toronto, "Hotel by the River" trouve enfin le chemin de nos salles hexagonales. Hasard du calendrier, les fans de Hong Sang-Soo pourront également se délecter devant un autre film du cinéaste très prochainement, "La Femme qui s’est enfuie" étant annoncé pour fin septembre. En quasi huis-clos, la caméra épurée et pudique du réalisateur enferme quelques personnages dans un hôtel désert. Un vieux poète persuadé que la mort est proche, ses deux fils, une jeune femme éplorée, son amie et l’hôtesse d’accueil vont alors balader leur spleen dans les couloirs vides et les paysages enneigés.
Thématiques fondatrices de l’œuvre du metteur en scène coréen, l’inexorable écoulement du temps et les maux sentimentaux sont au cœur de ce récit onirique et envoûtant. Comme un aboutissement, le métrage est une réinterprétation des motifs chers à son auteur (notamment cette séquence d’enivrement collectif), retenant la quintessence de son esthétisme pour aboutir à un drame total, pur, où la langueur de la narration tutoie le sublime. Évidemment, la simplicité apparente des situations et la lenteur du récit peut rebuter les spectateurs moins habitués à ce genre de propositions cinématographiques. Pour autant, le voyage mérite bel et bien d’être tenté, le propos du film n’ayant pas besoin d’artifice pour être perçu et magnifié. Dans cette zone où une aura mortuaire souffle sur le blanc virginal des décors, où l’on enterre les vies et les amours, les errances des protagonistes captivent et subjuguent.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
FA – HOTEL BY THE RIVER de Hong Sangsoo from Les Acacias on Vimeo.