BLOODY NOSE, EMPTY POCKETS
Reliquats
Dans un bar de Las Vegas, on prépare la dernière journée avant fermeture définitive. Dès la fin de matinée, les premiers habitués sont là, fidèles à cet ultime rendez-vous, laissant dans les lieux un peu de leur vie et de leurs rêves…
Découvert dans la section Panorama du Festival de Berlin 2020, puis passé par le Champs-Élysées Film Festival 2020, "Bloody Nose Empty Pockets" s’apparente à un documentaire mais brouille les pistes avec la fiction, de par sa multitude de personnages et l’évidente complicité entre la caméra et ces derniers. Se déroulant de 11h00 du matin au petit jour le lendemain, le film met en scène le chant du cygne d’un bar de quartier, entre patron et barmaid, et habitués plus ou moins collés au bar, au travers d’un chapitrage intrigant montrant des paysages urbains sur fonds de couleur.
Les titres sont évocateurs (« Le soleil descendant et la musique jouant », « Les mauvaises herbes c’est increvable », « Minuit bourré »...) tandis que des bribes de vies (ou de ce qu’il en reste) se dévoilent peu à peu, évoquant des rêves abandonnés, des souvenirs communs, des désirs comme des regrets. Les rapports entre eux comme au reste du monde sont évoqués avec tact, amenant le sourire (se sentir bête face à un jeu télévisé...) où l’émotion (la femme qui a perdu son fils, l’ancien acteur faisant promettre à un homme plus jeune de ne pas faire comme lui...). Doucement, quelques leçons de vie se dévoilent, par le contre-exemple, incitant une certaine jeunesse à ne pas commettre les mêmes erreurs. Résolument touchant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur