CALAMITY, UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY
Un récit d’émancipation à l’esthétique remarquable
1863. Martha fait partie, avec son père, son petit frère et sa petite sœur, d’un convoi pour l’Oregon. Rivale du fils du chef du convoi, elle se propose pour conduire leur chariot, alors que son père s’est blessé. Mais ce rôle lui est refusé…
Cristal du meilleur film au Festival d’Annecy 2020, "Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary" nous propose de suivre le parcours de Martha, future Calamity Jane, remettant en question, à l’époque de la conquête de l’Ouest et de la fièvre de l’or, le rôle assigné d’avance à la femme : laver le linge, faire la cuisine, assurer la cueillette, aller chercher l’eau, s’habiller en robe... S’entraînant à conduire le chariot familial, à lancer le lasso ou à monter à cheval, cette adolescente téméraire subit naturellement l’animosité des hommes du convoi, comme des femmes, jusqu’à être exclue et traitée de voleuse. Là commencera la vraie aventure, alors qu’elle tentera de prouver sa bonne foi.
Graphiquement l’approche du Far West est très réussie. Rémi Chayé reprend les codes qui faisaient déjà le charme de son premier film (le sublime "Tout en haut du monde") avec absence de trait de contour et multiples nuances et ombrages apportés par des aplats de couleurs. Permettant de mettre en avant la beauté de cette nature encore vierge, son travail met en valeur autant les paysages de plaine, les lueurs des feux de camps, que l’ondulation des herbes de la prairie. Doté d’un vrai sens de l’aventure et d’un rythme soutenu, ce récit d’émancipation féminine devrait faire le bonheur des enfants et adolescents durant les vacances scolaires de la Toussaint.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur