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Venise 2019
Retour sur la compétition 2019 de films linéaires en VR
Du côté de la compétition VR, les films les plus furent sans doute « Passenger« , film australien à base de stop motion et aux décors incroyables, et « Gloomy Eyes« , histoire garçon zombie à la direction artistique impressionnante, déjà récompensé à Annecy en juin dernier. C’est finalement le documentaire nigérian « Daughters of Chibok« , sur un village attendant le retour de 120 filles enlevées par Boko Haram qui aura remporté le Prix du meilleur film VR linéaire.
GLOOMY EYES
de Jorge Tereso et Fernando Maldonado
France, Argentine, Taiwan, USA / Note +5
"Gloomy Eyes" est le gagnant du meilleur film VR du dernier Festival d'Annecy, suivant l'histoire d'un garçon zombie tombant amoureux d'une fille humaine. Les quelques tableaux façon décors miniatures (un drive in, une église aux vitraux rouges ceinturée de falaise...) sont juste formidables, et les petits personnages évoluent à la hauteur qui sera la votre pour les observer. Imanquable.
PASSENGER
de Isobel Knowles et Van Sowerwine
Australie / Note +4
"Passenger" fut sans foute l'un des films les plus intéressant de cette édition. A base de stop motion, le film nous met à la place d'une poupée aux poilues, dans une voiture dont le chauffeur est un oiseau, nous faisant parcourir une ville en construction, jusqu'à un pavillon situé au fond d'une rue. L'animation des décors impressionne (du carton ondulé, des bâtiments mouvants, un tunnel multicolore...), tout comme le final invite à la poésie.
BATTLE HYMN
de Yair Agmon
Israel / Note +3
"Battle Hymn" est un documentaire scénarisé, qui nous fait prendre la place d'un soldat israélien chargé de surveiller des femmes puis un prisonnier, suite à une descente dans un village. L'aspect subjectif est surprenant lorsque celui-ci fume ou tient son arme. Et le film propose une jolie fin presque pacifiste.
BATTLESCAR - PUNK WAS INVENTED BY GIRL
de Martin Allais et Nico Casavecchia
France, USA / Note +3
Dans une version de près de 30 mn, cette production française utilise de nombreuses techniques pour conter la rencontre d'une jeune latino avec une punk. Entre immersion 3D, scènes avec décors miniatures que l'on peut observer sous divers angles (la très belle scène de la prison), illustrations animées dans un journal (photos 3D, découpes...) cette histoire en 3 chapitres joue élégamment avec les noirs et dispose d'une très belle direction artistique.
DAUGHTERS OF CHIBOK
de Joel Kachi Benson
Nigeria / Note +3
"Daughters of Chibok" est un documentaire africain, présentant initialement la vie de tous les jours dans un village, depuis le manque d'eau jusqu'aux cultures minimales, avant de se concentrer sur son vrai sujet : l'enlèvement de 120 filles par Boko Haram. S'organisant autour d'une leader cherchant à assurer leur retour, le film émeut et s'avère également intéressant par le parcours qu'il offre au sein de la structure du village, entre murs de terre et cours...
ONLY THE MOUTAIN REMAINS [5×1 Project]
de Chiang Wei-Liang
Taiwan / Note +3
"Only the mountain remains", plus long segment du projet taïwanais "5x1", positionne le spectateur au point central d'un taxi. Sur une chaise pivotante, il peut ainsi suivre ce qui se passe du côté conducteur, comme du côté passager. A une station service, le chauffeur assome un policier et démarre en trombe. L'angoisse monte progressivement pour la cliente (comme pour le spectateur) lorsque le fuyard entend les sirènes derrière lui et s'enfonce dans un chemin, avant de s'enfuir dans l'obscurité. Une expérience de la durée efficace qui joue sur les sons et les ombres.
GHOST IN THE SHELL : GHOST CHASER
de Hiroaki Higashi
Japon / Note +3
"Ghost in the Shell: Ghost Chaser" nous positionne à la place du robot, chargée d'une mission : sauver la voiture d'un ministre. La oursuite sera vertigineuse et l'intérête du film réside dans les changements permanents de points de vue, du subjectif, qui permet de voir chacun des 5 personnages impliqués (moto, sniper, robot...), à extérieur, qui permet d'observer la scène dans son ensemble.
BLACK BAG
de Qing Shao
Chine / Note +3
"Black Bag" semble relater une fuite préméditée, d'abord sous forme de cauchemar, puis sous une forme alternative. Avec des personnages animés, façon ombres chinoises, qui évoluent dans un dédale de couloirs à la géométrie impossible, puis dans une série de tunnels, c'est un casse de banque dans lequel nous sommes plongés. Une évocation cauchmardesque assez efficace.
VR FREE
de Milad Tangshir
Italie / Note +3
"VR free" est un documentaire intéressant dans lequels des prisonniers se voient offrir un casque VR leur permettant de jouer au football, de se baigner, ou de voir leur famille. Forcément le miroir est saisissant, et les petits portraits émouvants, même si on aurait aimé en savoir plus sur chacun.
O [5×1 Project]
de Qiu Yang
Taiwan / Note +3
Sur près de 23 minutes, "O" suit la mise en place d'un happening absolument fascinant. Positionné face à 2 bassins et un plateau, comme dans une sorte de hammam épuré, le spectateur suit un homme en costume en train de se modeler différents visages avec de la glaise de couleur, puis se fondre dans les bassins laiteux. Le modelage, sorte de sculpture en direct, chorégraphiée et ponctuée d'effet guturaux est tout juste impressionnant. Reste que l'utilité de la VR, hormis pour la perspective sur les bassins, n'a pas grand intérêt.
EX ANIMA EXPERIENCE
de Pierre Zandrowicz et Bartabas
France / Note +2
Coréalisé avec Bartabas, "Ex Anima Experience" est esthétiquement très beau. En nous positonnant au milieu d'une piste de sable volcanique, assis sur une chaise pivotante, nous pouvons observé le bal de chevaux apparaissant dans la brume et la poussière, bientôt suivis par des loups et des hommes énigmatique. Un film plus sensoriel que doté du moindre récit.
THE WAITING ROOM VR
de Victoria Mapplebeck
UK / Note +2
Emouvant documentaire sur une femme atteinte d'un cancer du sein et devant subir une chimio, "The Waiting Room VR". Intéressant dans sa manière d'amener l'annonce de la mauvaise nouvelle, il est cependant dommage que la tête du spectateur ne soit pas réellement positionné à la place de celle de l'héroïne.
Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur