N°7 CHERRY LANE
Une parabole enfermée dans sa lenteur descriptive
Ziming, un étudiant doit donner des cours de langue à la fille de madame Yu. En arrivant au numéro 7 Cherry Lane, il se trompe d’étage et se retrouve avec une cantatrice qui lui pose des questions sur son désir de faire de l’opéra…
Ce film d’animation chinois, présenté en compétition au Festival de Venise 2019, s’avère assez déroutant, à la fois sur la forme comme sur le fond. Situant son action à Hong Kong en 1967, c’est sans doute dans sa première scène qu’il faudra trouver une explication à cette lente et longue histoire d’amour entre un jeune homme et une femme plus âgée (la mère de son élève, également attirée par lui), férue comme lui de littérature. Une scène qui met en avant le corps de tennismen, observés par un autre homme dans des vestiaires. Une perspective de drame multi-couches, que la mise en scène va venir troubler, par ses aspects graphiques, comme par une multitude de détails au sein du récit.
On passe ainsi en quelques scènes, de la couleur au noir et blanc, de dessin à gros traits à de la peinture érotisante, à une incursion d’images de synthèse (un paon volant, un serpent phallique…). Évocation des divisions d’une époque où le pays était fasciné par l’occident (les références à Proust ou à Simone Signoret sont nombreuses), le film, qui a reçu le prix du scénario, évoque aussi les scissions de l’âme, se muant en une parabole discrète sur l’homosexualité de son personnage principal. Dommage que tout donne l’impression de se produire au ralenti, des mouvements des personnages aux dialogues sans une lèvre qui bouge, en passant par les commentaires d’une voix-off redondante ou le mouvement d’une chatte qui saute de manière irréelle.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur