RIALTO
Lost on earth
En deuil, du fait de la mort de son père, et en conflit avec son fils, Colm se réfugie dans une relation trouble avec un jeune prostitué dont il tombe amoureux…
Le second long métrage du réalisateur irlandais Peter Mackie Burns ("Daphné") n’a pas vraiment fait sensation lors de son passage à la Mostra de Venise 2019. Présenté à la sélection Orizzonti, il a davantage marqué par son caractère risible que par ses qualités. Le film nous oblige à suivre le parcours pathétique d’un homme en détresse émotionnelle qui ne sait plus comment réagir pour surmonter son angoisse profonde de l’existence.
Employé dans un port où il est constamment entouré de containers énormes et de grues gigantesques, il semble complètement perdu dans un monde en pleine expansion, dans lequel il n’a visiblement jamais vraiment trouvé sa place. Lorsque cette crise sociale sous-jacente se trouve additionnée à une crise familiale liée à un deuil, la coupure se fait encore plus profonde. Tous les liens se brisent et il perd pied. Sa relation conflictuelle avec son fils en témoigne. Son seul remède viendra d’un prostitué qui lui apportera, contre un peu d’argent, un faux réconfort auquel il se rattachera avec la force du désespoir.
Cette histoire sombre n’est malheureusement pas servie par sa mise en scène qui est aussi plate que son scénario paresseux. L’intrigue évolue si peu qu’elle n’aboutit à rien. Sans générique final, nous ne serions même pas en mesure de savoir si la dernière scène clôt le film ou si le projecteur c’est soudainement arrêté.
David ChappatEnvoyer un message au rédacteur