SPYCIES
Une énorme déception côté scénario
Vladimir, un espion mis sur la touche suite à une mission aux multiples dégâts collatéraux, doit collaborer dans une mission de surveillance avec Hector, un geek, sur une plateforme offshore. Mais la radiésite, minerai top secret est dérobé sous leur nez, et le duo va se lancer à la recherche des voleurs…
"Spycies" était l'un des films les plus attendus de la section Événements du Festival d’Annecy 2019. D'abord parce que l'homme aux commandes n'était autre que Guillaume Ivernel, co-réalisateur du trépidant et formidablement loufoque "Chasseurs de dragons" et directeur artistique sur le charmant mais passe-partout "Ballerina". Ensuite parce que cette histoire d'animaux espions promettait de belles scènes d'action, aux mouvements de caméra virevoltants. Mais en changeant de scénariste et en ciblant un public nettement plus jeune, le voici qui réalise ici un film, certes gonflé à bloc niveau poursuites et cabrioles, mais dont les enjeux échappent trop longuement au spectateur attentif, noyé sous un déluge d’action façon services secrets.
En suivant Wladimir le chat espion (mauve) et son coéquipier Hector, le rat (à la coupe en brosse rougeâtre), dans une laborieuse mission d'infiltration dans un hôpital, le long métrage ne s'embarrasse pas de réalisme et de logique dans ses enchaînements. Chacun des gags ou jeux de mots tombe à plat l’un après l’autre, malgré l'implication véritable des acteurs de doublage, tels que Monsieur Poulpe. Et les personnages secondaires forment plus un catalogue frustrant dans son survol, entre chef éléphant colérique, singes bandés, taupe ophtalmo, bélier encastré dans une porte, perroquet perturbé et poule en camisole qui se prend pour une espionne.
Au final, l’intrigue finit quelque peu par devenir gênante, lorsque l'explication finale arrive, un peu comme un cheveu sur la soupe, tout comme lors des quelques moments sensés provoquer l'émotion... et déclenchant finalement plutôt des rires. Restent heureusement quelques personnages secondaires amusants mais trop peu développés, et surtout un véritable sens de l’action.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur